Le trajet entre Xianjie et Jianshui est pour le moins… horrible ! Enfin surtout la première partie. Les trois quarts des chinois du bus (et nous sommes les seuls blancs) vomissent joyeusement tandis que nous redescendons dans la vallée par de petites routes de montagne. Pourtant, pour la première fois du voyage, nous trouvons que le chauffeur conduit doucement et prudemment ! Les sacs pleins se succèdent dans la poubelle de l’allée centrale, placée bien évidemment juste à côté de Julie, ce qui crée une douce odeur venant rajouter du peps aux bruitages ambiants… Et nous n’allons pas développer les chinois qui crachent directement par terre dans l’allée, ça risquerait de vous choquer !
Bref, le bus de l’enfer.
Nous voilà 4h plus tard à Jianshui ! Une fois nos affaires posées dans notre auberge (assez sympa d’ailleurs, placée en plein centre) nous ressortons nous balader un peu. La ville est étonnante ! A première vue elle ressemble, elle aussi, à un décor de cinéma ou à une reconstruction de Disneyland : les rues et ruelles sont composées de petites maisons en pierres grises dont les devantures sont soignées tandis que la chaussée laisse une belle part aux piétons.
Mais plus nous y prêtons attention, plus nous remarquons les détails d’une ville authentique encore préservée d’un tourisme trop fort. Les poutres extérieures sont peintes, les tuiles sont gravées, les restaurants sont peuplés de locaux… et tout ça crée une ambiance tranquille digne d’une petite ville de province. Nous y déambulons avec plaisir, goûtant avec joie à ce nouveau pays ! Julie, encore choquée de notre trajet en bus, a encore un peu de mal à se plonger dedans… Mais ça va venir !
Pour le diner c’est une autre histoire. D’une part nous sommes encore écœurés des fried rices beaucoup trop gras de notre étape précédente, et d’autre part on ne comprend rien aux cartes des restos, qui ne sont bien sûr pas traduites. Cédant à la tentation, nous craquons pour un McDo… Ce n’est que le deuxième du voyage ! Pas la peine de nous faire culpabiliser !
Le lendemain nous attaquons la journée par la visite du temple de Confucius, deuxième plus grand temple confucéen chinois ! Mais avant de rentrer dans l’enceinte nous nous arrêtons quelques instants sur la place qui y fait face, véritable vitrine de la vie locale. Nous y contemplons un groupe de danseurs de rock (moyenne d’âge 70 ans), un groupe de femmes faisant de la danse/gym (moyenne d’âge 60 ans) sur des musiques traditionnelles revisitées, des jeunes venus glander entre potes et des vieux jouant aux échecs chinois ou à fouetter la toupie (jeu local à l’aide d’un fouet et… d’une toupie). Tout ce spectacle a un côté apaisant qui nous hypnotise quelques minutes.
Puis nous rentrons dans l’enceinte du temple. Par chance il n’y a pas beaucoup de visiteurs ce qui nous permet d’apprécier le lieu en toute tranquillité. Celui-ci est magnifique ! Mis à part le temple de Confucius que nous avions visité à Hanoi, il diffère considérablement de ce que nous avons vu jusque-là, tant dans l’architecture et les décorations que dans l’agencement des espaces. Nous y prenons notre temps, flânons le long de l’étang et nous posons dans les cours-jardins boisés.
Pour le déjeuner nous achetons tout un tas de petites choses glanées dans divers échoppes et retournons nous assoir sur la place. Bouchées vapeurs, buns, croquettes au fromage et… pommes de terre noisettes ! Malheureusement à part les pommes de terre le reste sera franchement moyen, voire immonde pour les croquettes au fromage… Au moins nous aurons essayé !
Après ce brillant repas nous partons vers le pont du double-dragon, à 3km en dehors de la ville, qu’Antoine avait repéré sur un blog. Le temps étant clément nous décidons d’y aller à pied. Dommage, le chemin aller n’a aucun intérêt.
Arrivés au pont nous découvrons avec déception que celui-ci enjambe une rivière asséchée… Est-ce en raison de la saison ou de la gestion hydraulique du coin, nous n’en savons rien mais bien que le pont en lui-même soit assez beau, le tableau global perd de sa magie.
Le chemin du retour est quant à lui beaucoup plus intéressant. Nous traversons la banlieue de la ville, animée et dans son « jus ». Les lumières sont belles et les enfants (et ados !) n’hésitent pas à nous arrêter pour nous prendre en photo ! Notre ressenti sur la population commence à changer au fur et à mesure des timides sourires qui nous sont adressés !
Dans l’enceinte de la ville nous continuons notre exploration à la recherche des puits ! D’après une carte de l’auberge il en resterait trois, toujours en activité. Nous nous enfonçons alors dans les ruelles labyrinthiques afin de les débusquer. Et nous en trouvons deux !
Après avoir de nouveau posé (avec cette fois une mamie) pour une photo, nous tombons par hasard sur Seb et Céline, deux français rencontrés la veille à Pugao Laozhai alors que nous attendions notre bus. Nous nous joignons à eux pour le diner, dans un restaurant à la carte interminable ! N’y comprenant pas grand-chose nous commandons plusieurs petits plats à partager tous ensemble. Par contre, autant être honnête tout de suite, nous évitons soigneusement les très nombreux plats à base de queues de cochons, d’oreilles de cochons, de pattes de poulets ou toute autre bizarrerie locale…
Tout au long de nos déambulations nous sommes passés devant des boutiques vendant des poteries assez belles (théières, vases…) a priori typiques de cette région. Nous hésitons un moment entre en acheter ou non mais finalement la question du poids et de la fragilité nous freine. Une autre fois !
Dimanche 26 mai (oulala que le temps passe vite…). Après une matinée à l’auberge à glandouiller et écrire nous repartons vers de nouvelles découvertes ! Nous chopons un bus pour la gare (grâce à l’aide d’un petit chinois fort sympathique !) où nous allons embarquer dans… un TGV !