Notre train entre Kiev et Varsovie est légèrement différent de ceux pris jusqu’à présent. Les compartiments sont plus petits et ne contiennent que 3 couchettes superposées les unes au-dessus des autres. Nous partageons le nôtre avec une dame d’une cinquantaine d’années, ukrainienne et peu bavarde. Décidément nous n’aurons pas fait énormément de belles rencontres dans les trains… Dommage !
Nous sommes réveillés une première fois vers 4h par les douaniers ukrainiens. Une officier prend nos passeports pour les tamponner et soupire un long « oh noooooooo » en découvrant le nom à rallonge d’Antoine… !
Nous sommes ensuite réveillés une deuxième fois quelques heures plus tard par les douaniers polonais. Et autant dire qu’eux ne rigolent pas du tout…
« Are you smuggling something ? » (« Faites vous de la contre-bande ? » pour nos lecteurs non-anglophones ou non fan d’Han Solo dans Star Wars)
Malgré un grand sourire et une réponse négative de notre part nous sommes contraints (ainsi que tous les autres passagers) d’ouvrir en entier nos sacs pour une vérification. Et autant dire que à l’étroit dans nos petits compartiments ce n’est pas une partie de plaisir ! Les douaniers inspectent tout, sniffent les différents sachets de victuailles rapportées en souvenir (poivre, sésame…), s’impatientent car nous ne sommes pas assez rapides pour ouvrir puis re-ranger mais finissent par nous rendre nos passeports. Ça y est ! Nous sommes de retour dans l’espace Schengen !
Le problème c’est que toutes ces vérifications et démarches prennent énormément de temps, ce qui fait que notre train ne repart pas à l’heure prévue. Nous accumulons ainsi 2h de retard alors que notre prochaine correspondance à Varsovie n’est que de 1h30… Aie aie aie !! Si nous loupons le prochain train nous serons vraiment dans la mouise… ! Ce sera l’effet domino, beaucoup de temps perdu et une grosse perte financière… !
Antoine commence sérieusement à stresser et essaye tant bien que mal de communiquer avec la chef de wagon ou le contrôleur qui, bien sûr, ne parlent pas un mot d’anglais… Ceci dit ils n’ont pas l’air de réagir et lâchent de temps en temps des « ok, ok » pour nous rassurer.
C’est au moment où nous commençons à reprendre espoir, car le train a réduit son retard à 1h25 (nous laissant ainsi 5 minutes pour la correspondance !), qu’un nouveau gros coup de stress arrive en apprenant que finalement le terminus sera un arrêt avant. Quoi ???? Après de nouvelles explications avec le contrôleur, nous descendons à ce nouveau terminus où, coup de bol, le train que nous devions prendre à la gare d’après nous attend. Comme quoi… tout s’arrange !
Une fois installés et n’ayant pas eu le temps d’acheter de quoi déjeuner, nous nous rendons au wagon bar, prêt à casser notre PEL pour un sandwich et un paquet de chips. Déjeuner qui ne nous coûtera au final que 3,5€ ! Vive la Pologne !
Le reste du trajet passe tranquillement tandis que nous lisons ou regardons les paysages défiler, dans des sièges pas très confortables.
Après avoir passé la frontière allemande nous descendons du train et sautons dans une sorte de TER local qui nous emmène jusqu’à Berlin où nous enchainons deux métros pour rejoindre la gare centrale.
Nous arrivons à Berlin vers 19h et posons nos sacs à la consigne pour profiter librement de nos deux heures de correspondance.
Objectif : un currywurst ! Nous n’avons pas à chercher bien loin puisqu’un stand en vend directement dans la gare. Nous les dégustons tranquillement sur l’esplanade en observant la lumière changer doucement sur le Bundentag et, puisqu’une fois fini il nous reste un peu de temps, nous courrons faire un selfie devant la porte de Brandebourg pour jouer aux parfaits petits touristes !
Le train qui doit nous emmener à la frontière française (nous avons perdu le compte du nombre de trains là… !) est composé de couchettes ou de sièges assis. Malheureusement les prix étant redevenus européens nous optons pour les sièges assis. Et il faut dire qu’ils ne sont vraiiiment pas confortables… la nuit va être longue !
Heureusement un système ingénieux permet de les abaisser de façon à créer des « lits » quand les compartiments ne sont pas pleins et nous pouvons ainsi dormir quelques heures.
Arrivés à Offenbourg nous achetons deux bretzels pour le petit déjeuner et attendons sur le quai notre TGV pour Paris.
Là ça sent la fin…
Quand nous le voyons entrer en gare nous sentons nos gorges se serrer et montons à bord à reculons… Et si nous repartions plutôt dans l’autre sens ??
Une fois assis nous sommes surpris de comprendre les conversations des gens ! Ils parlent français ! Alors oui c’est tout à fait normal mais bon… nous ça nous change ! Et finalement nous préférions ne rien comprendre que de les entendre râler ou se plaindre !
Comme d’habitude nous regardons les paysages défiler par la fenêtre, guettons le passage au-dessus du Rhin (ça y est nous sommes en France) et profitons de nos derniers instants de liberté avant d’arriver à Paris.
Et puis ça y est !
Mercredi 17 juillet. 9h35.
Deux semaines de trajet, 2 taxis, 1 bus, 10 trains, 2 métros. Nous descendons du train gare de l’Est. Nous sommes à Paris.
C’est avec les larmes aux yeux que nous marchons sur le quai vers la sortie où nous attend tout sourire Margaux (la cousine d’Antoine) dans les bras de qui nous fondons en larmes… Des larmes de tristesse, des larmes de joie, des larmes de tension, des larmes de soulagement.
On l’a fait !!
188 jours de voyage !
Bien que cet article marque la fin du voyage lui-même, un dernier devrait arriver dans les prochains jours sous forme de bilan. Nous comptons sur vous pour nous lire jusqu’au bout et vous remercions chaleureusement de nous avoir suivis jusqu’ici ! Savoir que nous étions lus et que nos articles étaient souvent attendus nous a beaucoup aidé à continuer l’écriture de ce blog jusqu’à la fin de ce joli périple !