Irkoutsk – Moscou : 4 jours dans une boite à travers le vide russe

Le train dans lequel nous embarquons est moins bien que le précédent… Zut. Que ce soit les banquettes / couchettes, l’aménagement, la cheffe de wagon, les toilettes ou le reste, tout fait vieillot… Et pas de wifi à bord ! Dommage pour un voyage qui va durer 3,5 jours et 4 nuits !

En nous installant dans notre compartiment nous faisons la connaissance de Sasha et de Dima (pas sûr sûr de l’orthographe pour celui-là !). Alors que le premier ne passera que la première nuit à bord et descendra le lendemain matin, le second, Dima, un beau gros russe/ogre sympathique de 120kg, fera une bonne partie du trajet avec nous. Nous échangeons quelques mondanités à l’aide de Google Translate et le train se met en route. C’est parti !

En voituuuuuure !

Nous sommes partagés entre l’appréhension de passer autant de temps enfermés dans un train (qui doit rouler en moyenne à 150km/h) et l’excitation d’une première fois aussi longtemps dans ce moyen de transport ! Oui c’est assez contradictoire mais cette nouvelle expérience nous permet de nous rapprocher peu à peu de la fin sans pour autant subir la rupture brutale qu’aurait provoquée un avion.

Comme sur le trajet précédent nous nous mettons doucement au rythme du train sur les rails. Ne rien faire trop vite ! Profiter du temps. Nous en avons ! Nous passons ainsi longtemps à regarder les paysages, à broder, à lire, à jouer, à regarder des films…

Le soir la cheffe de wagon nous sert notre seul repas compris dans le prix du billet. Nous qui pensions en avoir au moins un par jour il faudra que nous complétions nos réserves lors des prochains arrêts !

Notre festin du premier soir !

Pour notre première soirée nous regardons le fameux « Dans les forêts de Sibérie », alternant entre les paysages à l’écran et les paysages par la fenêtre.

Nous sommes quand même pas mal !

Globalement nous dormons assez bien ! Nos colocataires ne sont pas ronfleurs (ou presque pas) et nous sommes bercés par le roulis du train. Nous arrivons ainsi à dormir 8h par nuit (pour Antoine et un peu moins pour Julie…) ce qui est bien plus que ce que nous imaginions. Petit rituel du matin, nous réglons l’heure sur nos téléphones car allant toujours vers l’ouest nous traversons pas mal de fuseaux horaires. Peu à peu l’écart avec la France se réduit tandis que nos journées durent 26h.

Dehors toujours les mêmes paysages défilent, alternant entre grands espaces ouverts et forêts de pins ou de bouleaux… Par moment nous traversons le même village copié/collé de maisons en bois perdues au milieu du nulle part. Il y a un petit côté agréable de n’avoir rien d’autre à faire que regarder par la fenêtre !

Bref, le temps passe.

Nous profitons des arrêts un peu plus longs pour descendre nous dégourdir les jambes et acheter quelques plats instantanés pour compléter nos réserves. Sur le quai l’ambiance est amusante, détendue. On fume sa cigarette, on téléphone, on discute, on joue de la musique, on chante… Tout le monde profite de ces quelques minutes à terre pour respirer un bon coup avant de réembarquer pour une prochaine étape. Nous, nous tangons ! A chaque fois que nous descendons du train nous continuons de ressentir son roulis tel le mal de terre en descendant d’un bateau !

Une pause de quelques minutes, une guitare, un ampli et c’est parti !

A la fin du 3ème jour notre ami Dima arrive à destination. C’est drôle, bien que nous n’ayons pas vraiment réussi à communiquer par la parole nous avions tissé une complicité avec lui ! Nous nous moquions en silence de notre nouvelle colocataire un peu bizarre, nous râlions contre le train qui de temps en temps bouge trop, nous échangions quelques victuailles… Au fond nous sommes un peu attristé qu’il n’aille pas jusqu’à Moscou lui aussi !

Au moment de partir il nous invite à descendre sur le quai avec lui pour rencontrer sa femme. Et à notre grande surprise, celle-ci nous attend avec un grand sac de provisions pour la suite du voyage ! Tomates, pommes, concombre, biscottes… ! Et même des magnets (kitschissime) pour notre frigo ! Nous sommes très émus face à cette gentillesse spontanée et regrettons de n’avoir rien à leur offrir en retour… !

Dima et sa femme !

En remontant nous faisons la connaissance d’un nouvel arrivant dans notre compartiment, lui aussi discret. Comme une bonne partie du train est descendue à cet arrêt-ci, nous découvrons de nouvelles têtes. C’est drôle comme en 2/3 jours à huis clos une routine se met en route et une fois que celle-ci est brisée un sentiment d’inconfort s’immisce… Il va falloir en recréer une pour le temps qu’il nous reste !

Puis de nouveau les paysages se succèdent. Finalement, bien qu’en n’y prêtant pas attention, le temps passe plutôt vite ! A partir du moment où nous ne nous focalisons pas sur lui, il continue son chemin sans ralentir et sans faire attention à nous !

Au loin un chaudron plein de pièces d’or ?

Bientôt nous serons à Moscou ! Pour pallier l’absence de wifi à bord nous avons profité d’un arrêt pour acheter une carte SIM locale à un prix défiant toute concurrence. Grâce à elle nous pouvons (quand ça capte) mettre quelques articles en ligne et regarder un peu les principales attractions de la capitale pour profiter au maximum de nos deux jours là-bas.

Cette connexion nous permet également de recevoir des messages de certains copains ou familles, dont la vie continue à toute vitesse alors que nous nous sommes bloqués dans une bulle temporelle, assis dans notre train. La sensation est étrange mais pas désagréable ! Nous en profitons pour souhaite la bienvenue à Maya et Baptiste que nous avons hâte de rencontrer !

Puis voilà. Vendredi 12 juillet, 4h11. Nous arrivons. Finalement ce trajet sera passé plus vite que ce que nous pensions ! A nous Moscou !

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