Sihanoukville, Kampot, Kep : enfin la mer !

Récapitulons.

Apprenant à Phnom Penh qu’il fallait nous rendre à l’ambassade du Vietnam pour faire nos demandes de visas de 3 mois, nous choisissons d’aller au consulat à Sihanoukville, réputé plus rapide dans ses démarches.

Afin d’obtenir le précieux sésame avant le week-end, nous sautons dans un mini-van le jeudi matin 9h pour Sihanoukville. Nous prenons volontairement une compagnie touristique un peu plus chère mais a priori plus rapide. Nous devrions être là-bas vers 13h. Le consulat ré-ouvrant à 14h, ce sera nickel, nous pourrons faire la demande l’après-midi même et récupérer nos visas vendredi pour ensuite rejoindre Kampot.

C’est un plan parfait, rien ne pourra nous stopper !

Bon… nous en avons déjà parlé, ici la théorie est plus attrayante que la pratique…

Le mini-van part bien à 9h mais nous arrivons à Sihanoukville vers 15h30… La sortie de Phnom Penh était chaotique, il y avait du monde sur la route et bien sûr, la fameuse pause noodle soup du chauffeur… Peu avant d’arriver à Sihanoukville nous découvrons avec stupeur la ville depuis les hauteurs. Il s’agit d’un chantier géant, de dizaines de casinos chinois, qui rasent le littoral sans scrupules et défigurent tout. Nous l’avions lu sans y prêter vraiment attention mais la ville, paisible jusqu’à il y a quelques années, a changé du tout au tout depuis que les chinois y investissent des milliards et la transforme en nouvelle Macao (les casinos sont par exemple interdit aux non-chinois…).

Un trottoir ? Quel trottoir ?

A peine arrivés nous marchons au pas de course vers le consulat non loin de là. Enfin non loin… 1,6km, quand tu as ton gros sac sur le dos, c’est long… ! Surtout que les rues de la ville sont 100% réservées aux voitures et scooters (et aux ordures) ! C’est le chaos total… les scooters roulent sur les trottoirs, toute la ville n’est qu’un immense embouteillage, les chantiers sont partout… bref, l’horreur.

Nous arrivons tant bien que mal au consulat à 16h15. Celui-ci fermant à 16h30 nous sommes pile-poil dans les temps ! Nous remplissons scrupuleusement tous les papiers, fournissons nos photos d’identités, laissons nos passeports, payons, et là… surprise ! Nous ne pourrons récupérer nos passeports et visa qu’à partir de mercredi matin ! Quoi ???

Antoine tente d’expliquer que nous avions lu que la procédure durait une journée, qu’il nous les faut absolument maintenant, que nous sommes prêt à payer plus (corruption, corruption, où es-tu quand nous avons besoin de toi… ?) mais rien à faire, nous devrons revenir mercredi.

Nous ne souhaitons pas rester une heure de plus dans cette ville de l’enfer et nous retournons à la gare routière dans l’espoir de choper un bus pour Kampotdans l’idée d’y passer quelques jours, ainsi qu’à Kep, avant de revenir chercher nos visas.

Seulement voilà. Il est 17h et il n’y a plus de bus. Seulement des taxis privés qui demandent 60$ pour rejoindre Kampot… Nous nous mettons donc à la recherche d’un hôtel pour la nuit. Le moins cher que nous trouvons est à 40$… Beaucoup trop cher !! Quelle galère. Nous déambulons, essayons à plusieurs endroits, ressortons à chaque fois bredouille (même une proprio française essaye de nous arnaquer en chargeant 10$ de plus que ce que nous avions vu sur internet…).

Nous décidons finalement de prendre un tuk-tuk vers Otres, village en bord de mer à 8kms de là, où Simon et Lucie passent la nuit avant de rejoindre les îles paradisiaques en face. Le premier tuk-tuk nous annonce tout sourire 15$ pour ce trajet. Nous restons fermes et annonçons que non, c’est 5$ final price. Après un peu de négociation, le chauffeur descend à 8$ et nous sort le pire argument possible : « it’s just 3$ more ». Nous n’en revenons pas et Julie perd un peu de son self-control alors qu’ici le sourire est censé être de mise en chaque circonstance… La masse financière chinoise a totalement pourri le littoral, la ville mais également les locaux. Triste spectacle. Nous laissons tomber et en trouvons finalement un autre qui accepte pour 6$. Heureux de cette honnêteté, nous lui laisserons d’ailleurs un gros pourboire !

Partout où l’on regarde, un (ou plusieurs) casino en construction…

Arrivés à Otres, nous rejoignons l’auberge de Simon et Lucie où l’on nous accueille avec un « sorry it’s full ». Pareil à côté. Nous commençons à en avoir vraiment marre, première journée du voyage qui nous paraît aussi compliquée et pourrie.

Nous trouvons finalement une solution dans un hôtel un peu plus loin et allons diner avec nos amis histoire de retrouver un peu le sourire (forcément nos plats sont servis 1h après la commande…). En revenant nous découvrons qu’il n’y a pas d’eau dans la chambre. Apparemment il est trop tard pour se doucher… Déjà que nous trouvions que c’était trop cher pour ce que c’était, là nous sommes convaincus !

Journée de la loose… Nous nous endormons en espérant que ça ira mieux demain !

Bon. Au réveil (forcé par le bruit du générateur du restaurant d’à côté), nous réalisons que nous n’avons toujours pas d’eau et, nouveauté du matin, pas d’électricité non plus. Nous enfilons alors rapidement nos maillots de bain, allons réserver un bus pour Kampot pour le début d’après-midi (des agences proposent de nous prendre direct à l’hôtel, sans avoir besoin de repasser par la gare routière du centre-ville) et fonçons à la plage. Celle-ci est à quelques minutes de marche, les guesthouses ayant été obligées de se reculer pour laisser le littoral libre aux futurs casinos chinois…

La collecte des déchets n’est pas vraiment au point ici…

La mer ! Enfin !

Nous nous posons à l’ombre d’un cocotier et savourons cet instant avant d’aller plonger dans une eau transparente mais un peu trop chaude ! Nous retrouvons le sourire !

Tous à l’eauuuuuu !

Nous retournons ensuite déjeuner dans le même restaurant que la veille, ré-attendons 50 minutes (alors que nous sommes les seuls clients), mangeons en vitesse et sautons dans le mini-van venu nous chercher.

Nous y sommes entassés avec d’autres touristes à tel point que, assis face à face, nos jambes sont collées serrées avec celles des autres (génial quand il fait 40°).

Le trajet (sur une route plus que chaotique) dure ainsi 2h30 avant que nous puissions descendre à Kampot pour un nouveau départ !

A la descente du mini-van recommence l’éternel ballet des chauffeurs du tuk-tuk qui te sautent dessus pour t’emmener à ton hôtel. Une fois de plus nous déclinons poliment et marchons jusqu’à la guesthouse que nous avions réservé. Celle-ci est tenue par un papi chinois et son fils, parlant tous les deux quelques mots de français. Simple et propre, elle fera très bien l’affaire ! Nous y posons nos affaires et sortons explorer la ville.

A première vue Kampot est une petite ville coloniale très agréable. Les rues sont fleuries, les commerces et restaurants tenus par des expats sont nombreux et il y règne une atmosphère de bon vivre.

Grosse ambiance.

Nous déambulons ainsi dans les rues avant de nous poser sur les bords du fleuve pour regarder le coucher du soleil.

Quand même… c’est beau !

Puis petit diner dans un restaurant local et gros dodo !

Le lendemain nous louons un scooter pour aller visiter les environs de la ville et plus particulièrement le Bokor, station d’altitude (environ 1000m) au-dessus de Kampot, réputée pour sa vue dégagée sur le golfe de Thaïlande et ses anciens bâtiments coloniaux à l’abandon.

Seulement voilà… cette nuit nous avons eu notre premier orage du voyage (et notre première pluie !) et ce matin le Bokor a la tête dans les nuages…

Tant pis, nous partons nous balader dans la campagne en prenant soin avant de sortir de la ville de nous arrêter dans une boulangerie pour nous trouver un petit-déjeuner que nous dégusterons tranquillement assis sous un arbre dans la tranquillité d’un temple.

Brioche et pain au chocolat !

Puis, chevauchant notre fidèle monture, nous partons à l’assaut des pistes de terre rouge traversant des marais salants. Nous sommes surpris de voir ce type de paysage ici mais au fond, tant qu’il y a de l’eau de mer, il y a de la récolte de sel !

Les marais-salants mais personne dedans !

L’après-midi, les nuages ne s’étant toujours pas levés sur le Bokor, nous mettons le cap vers une plantation de poivre à l’est de la ville. La piste pour y accéder est assez chaotique (aggravée par les fortes pluies de la nuit) mais la route est jolie. Nous passons ainsi à côté d’un lac artificiel peu fréquenté.

Le Secret Lake, pas si secret…

Nous arrivons à la plantation pile à temps pour une visite des lieux en français. Notre guide, belge, nous raconte ainsi l’histoire du poivre, de cette plantation, nous explique les différentes sortes et les différentes méthodes de récolte puis de transformation. La visite est très intéressante et dure facilement 1h30. Toute la plantation est organisée suivant des principes de permaculture et d’agroforesterie ce qui lui permet d’avoir les labels reconnus (IGP…) nécessaires à la reconnaissance de la qualité du poivre. Il faut dire que le poivre vert de Kampot est supposé l’un des meilleurs du monde !

Le fameux poivre vert de Kampot !
Cueilli et trié à la main !

Après cette visite vient le temps de la dégustation ! Nous goûtons ainsi une dizaine de poivre différents, plus ou moins forts, que nous imaginons très bien avec des tomates-mozza, des carpaccios, des pavés de bœufs… bref, tout ce qu’on n’a pas ici ! Un rapide passage par la boutique (rapide car totalement hors budget !) nous permet d’en acheter quelques-uns en vue de notre retour à la maison.

Puis dégustation… C’est bon mais ça picote un peu !

Puis nous rentrons tranquillement vers Kampot, en repassant par d’autres marais salants et en prenant le temps d’admirer ces paysages côtiers.

On the road

Le soir nous craquons pour un gros burger d’une adresse réputée ! C’est pêché mais qu’est-ce que c’est bon ! Et puis on venait de nous envoyer une photo de coquilles St Jacques sur tagliatelles maison alors…

Du cheese, du bacon et des frites. La vie.

Dimanche 17 mars, 9h. Nous retournons à la gare routière et partons pour Kep à seulement 27kms de là.

Dans le bus nous recroisons Thomas et Pauline, deux français rencontrés furtivement à Chiang Mai en Thailande lors d’un partage de sangthaew ! Nous échangeons sur nos parcours et itinéraires et prolongeons la discussion autour d’un déjeuner en bord de mer.

Bienvenue à Kep-sur-Mer ! Il n’y a bien que les français pour donner un nom pareil… Mais effectivement nous pourrions nous croire dans une petite station balnéaire du sud de la France, la chaleur et les cocotiers en plus.

Bienvenue en Méditerranée Cambodgienne

L’hôtel que nous avons réservé étant légèrement excentré de la plage, nous optons pour un tuk-tuk pour nous y rendre.

Bon… autant prévenir tout de suite, là nous avons un peu craqué… (tout en restant dans notre budget !) : bungalow privé dans jardin tropical et piscine à débordements… !

Remercier Julie pour cette photo quand il n’y a plus de soleil… au moins ça donne moins envie ! (enfin…)

Nous passons donc l’après-midi à buller puis empruntons des vélos en fin de journée pour aller dîner en ville. Par « ville » il faut entendre une zone urbaine large de seulement quelques centaines de mètres mais étirée le long de la mer sur plusieurs kilomètres.

Nous commençons par jeter un œil aux restaurants de la jetée, spécialisés dans le crabe au poivre vert, spécialité de Kampot. Mais nous nous rendons compte que nous n’avons plus que 7$ en poche et qu’il est urgent de trouver un distributeur avant d’envisager manger quoi que ce soit !

Notre quête d’un ATM dure… longtemps.

Pour la faire courte, le premier sur lequel nous tombons ne fonctionne pas. Puis nous demandons des infos à une expat russe croisée par hasard qui nous en indique un un peu plus loin que nous ne trouvons pas… Nous continuons de pédaler et nous rencontrons deux autres expats français, à la terrasse d’un resto qui nous en promettent un 2kms plus loin !

Celui-ci existe bien mais se trouve au milieu d’un mariage… Il faut préciser qu’ici les fêtes de mariage ce n’est pas de la rigolade… Ils alignent plusieurs barnums dans la rue et installent tables, chaises et piste de danse à même la chaussée ! De fait le distributeur est hors d’atteinte… Antoine tente d’y accéder mais se fait refouler une première fois puis une deuxième avant qu’un autre expat lui propose de le suivre et d’y entrer par le côté tous les deux d’un pas décidé ! Le mariage est gigantesque !! Des chefs et des serveurs partout, des animateurs, danseurs, musiciens et même des écrans de TV pour retranscrire ce qu’il se passe sur la piste de danse… !

Et encore… vous n’avez pas le son !

Une fois notre porte-monnaie rempli, et vu l’heure déjà tardive, nous retournons au précédent resto et retrouvons les deux expats nous ayant indiqué le chemin : ils sont les derniers assis et attendent leurs plats en sirotant quelques bières.

Après nous avoir invités à leur table, Michel et Bernard (entre 50 et 60 ans) nous commandent la même chose qu’eux pour plus de facilité en cuisine. Poulet et frites ! Parfait !

Nous passons donc la soirée à discuter de tout et de rien avec eux avant de rentrer au pas de course (enfin, au vélo de course, nous n’avons jamais pédalé aussi vite !) sous un orage qui ne nous épargnera finalement pas…

Le lendemain, après une petite grasse mat’ (après tout c’est le week-end !), nous retournons buller autour de la piscine avant de partir nous balader dans l’aprem. Nous attaquons une petite randonnée de 2h qui traverse le parc naturel sur les hauteurs de Kep.

Seul relief de la région !

Seulement voilà… nous ne sommes pas seuls.

Pas de touristes, non, mais… des singes ! Certains d’entre eux se montrant un peu agressif nous décidons d’accélérer le pas. Finalement nous bouclons la balade en 1h30 (nous faisons enfin honneur à nos chaussures de trail qui courent pour une fois ! ) et rejoignons la plage pour piquer une tête avant d’aller déguster le fameux crabe au poivre vert pour le diner. La plage étant essentiellement fréquentée par des locaux, Julie se baigne en t-shirt et short par respect. Il faut dire qu’ici même les hommes se baignent en jean et chemise !

Ha bah tout de suite… ça claque (des pinces).

Attablés dans un restaurant vue sur mer, Julie commande le crabe tandis qu’Antoine se laisse tenter par du poisson, lui aussi cuisiné au poivre vert.

Les deux plats sont délicieux et font notre bonheur !

Mardi 19 mars. Devant être à Sihanoukville demain matin pour récupérer (on espère !) nos visas, nous décidons de retourner à Kampot pour réduire la route du lendemain.

La journée se résume donc à piscine le matin, transport l’aprem, flânage dans Kampot et diner avec Lucie et Simon le soir.

Faire ses devoirs face au coucher du soleil sur les bords du fleuve. Y a pire !

Mercredi 20 mars. Aujourd’hui c’est notre journée transport !

Nous partons de Kampot à 8h pour arriver avant la pause déjeuner au consulat à Sihanoukville et récupérer nos passeports et visas.

Bon par contre bien sûr, il faut que quelque chose tourne de travers… ! Notre bus ne nous dépose pas à la gare routière (elle-même à 10 minutes à pied du consulat) mais au port, à 5kms de là ! Donc tuk-tuk obligatoire.

Nous arrivons au consulat à 11h29 alors que celui-ci ferme à 11h30 et ne rouvre qu’à 14h. Après un grand sourire au guichetier nous ressortons de là à 11h35 avec nos précieux visas !! Youpi !!

Ouiiiiiiiiiii !!

Pas le temps de niaiser, nous fonçons vers la gare routière pour attraper un bus pour Hâ Tien à la frontière Vietnamienne.

Bus théorique bien sûr.

Dans les faits, il semblerait qu’il n’y en ai pas l’après-midi ou alors à des prix exorbitants !

Nous optons finalement pour un retour à Kampot pour la nuit avant un passage au Vietnam le lendemain matin. Après une négociation ardue avec les compagnies de bus (celles-ci essayent de nous vendre le billet pour Kampot à 8$ alors que nous avons payé 5$ pour venir !), nous remontons dans le même bus qu’à l’aller après avoir payé 6$ et allons dormir pour la 4ème nuit dans notre auberge de Kampot.

Le papi chinois qui la tient ne comprend d’ailleurs pas vraiment nos allers et venues… ! Si on avait su on aurait laissé nos gros sacs qui pèsent une tonne maintenant !

Toujours une boite de Vache-qui-Rit dans le sac pour les longs trajets !

Jeudi 21 mars, il est 9h et nous partons (enfin) vers le Vietnam !

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