Luang Prabang : ville coloniale et mal aux jambes

Nous voici donc pour 3 jours à Luang Prabang. Il est 17h30 et les tuk-tuks viennent de nous déposer en centre-ville. Ayant déjà réservé une auberge sur internet, nous quittons le groupe pour nous diriger vers celle-ci. Nous décidons alors de ne plus réserver à l’avenir afin de ne plus se retrouver contraints lors de nouvelles rencontres (surtout que les prix en ligne sont également bien plus élevés que sur place…).

Une fois arrivés à l’auberge nous découvrons notre chambre. Enfin, placard. La pièce est minuscule et ne doit pas excéder 1,90m de large (la taille du matelas) sur 2m de long ! Elle est par ailleurs surélevée (d’un bon 50cm qui sont durs pour les cuisses en fin de journée !) afin de pouvoir glisser nos sacs en dessous. Les douches et toilettes sont quant à eux au rez-de-chaussée et semblent à peu près propres. Bref, nous sommes un petit peu sceptiques (surtout pour le prix) mais attendons la première nuit pour nous faire une idée.

Une fois les affaires posées nous rejoignons le groupe (on va les appeler comme ça maintenant, ça sera plus simple) en ville pour diner où nous trouvons des barquettes de riz ou de nems à 10 000 kips à emporter, et nous asseyons dans l’herbe à proximité d’un rond-point. De vrais gilets jaunes ! Nous faisons rire tout le monde, locaux ou touristes : les pic-nics dans l’herbe ne doivent pas être très courants par ici !

La nuit se passe quant à elle plutôt bien. La chambre est petite mais notre sommeil profond !

Notre palace !

Notre première journée à Luang Prabang est dédiée à la découverte de la ville et à la visite des principaux temples. C’est une des rares villes coloniales du nord du Laos qui n’a pas été bombardée ou détruite lors des différentes guerres du coin (les américains ont rasé le nord du Laos lors de la guerre du Vietnam, « juste » pour user leur stock d’obus sur le chemin des bases aériennes du nord de la Thaïlande…). L’architecture y est donc soignée, les coins de verdure nombreux et les boutiques un peu chics. Le temps y est bon et nous faisons rapidement le rapprochement avec Malacca en Malaisie. La population touristique y est d’ailleurs la même : beaucoup d’occidentaux (que nous préférons largement aux touristes chinois !) et de backpackers.

Un air paisible se dégage de cette ville !

Autre spécificité de la ville (et plus largement du Laos), il y a de nombreuses boulangeries (plutôt chics elles aussi) et de nombreux stands proposent des sandwichs ! Merci l’héritage français !

Nous décidons donc de nous arrêter dans l’une d’elles pour le petit-déjeuner. En cherchant l’établissement parfait, nous tombons sur le marché du matin dans une petite rue et décidons de nous y engouffrer. Nous y découvrons alors tout un tas d’étals à même le sol proposant fruits, graines, céréales et viande.

Enfin viande.

Viande d’ici. C’est-à-dire que crapauds, chauves-souris, ragondins… sont alignés sur les étals de boucherie à côté des poulets et porcs. Les odeurs sont vraiment fortes et nous ne sommes clairement pas préparés à ça de bon matin. Nous avons immédiatement des hauts le cœur ! Vite vite une boulangerie !

Une fois la boulangerie trouvée et après une grande réflexion sur que choisir (les prix étant égaux ou supérieurs à la France !) nous optons pour une brioche et un muffin qui feront notre bonheur.

Malgré cette grimace nous nous régalons !

La suite de la journée est calme. Nous flânons dans les rues, visitons quelques temples, longeons le Mékong… Bref nous profitons.

Bien que très décorés, les temples sont moins dorés qu’en Thaïlande

En fin de journée nous décidons de monter en haut du Mont Phousi (en plein cœur de la ville) pour voir le coucher du soleil depuis son sommet. L’ascension n’a rien de difficile et la vue en vaut vraiment la peine !

Par contre vu le monde qui commence à arriver, nous ne nous attardons pas et redescendons rapidement. Jean-Philippe nous montrera plus tard une photo du coucher du soleil (ils y monteront le lendemain) : des centaines de touristes s’entassent sur un petit espace et tous leurs téléphones sont brandis en l’air pour prendre une photo. Nous avons bien fait de redescendre plus tôt !

Après un rapide passage à l’auberge pour prendre une douche, nous rejoignons le groupe dans un bar pour boire une bière. C’est l’heure de l’apéro et il est nécessaire de respecter les traditions françaises même à l’autre bout du monde !

Avant d’aller diner, nous découvrons le marché de nuit déployé tous les soirs sur l’artère principale. Sacs, tissus, souvenirs, vêtements… A l’image des night-markets de Thaïlande, on y trouve de tout.

Quant à manger, nous optons pour des stands locaux à l’entrée du marché : khao soy pour tout le monde !

La nuit sera bruyante, l’insonorisation des chambres étant… inexistante. Quatre boules quiès plus tard nous trouvons le sommeil !

Oui nous sommes français !

Le lendemain est finalement assez similaire au premier jour. Nous ne nous levons pas de bonne heure, flânons dans la ville, visitons d’autres temples… Il est agréable de prendre son temps et cette ville s’y prête bien (même si Julie, fidèle aux Gatier, a envie de gambader partout et a du mal à s’arrêter sur un banc…) !

Vers l’heure du déjeuner nous retrouvons par hasard Célia et Baptiste qui étaient arrivés à Luang Prabang la veille au soir. Assis dans un parc à regarder le fleuve pendant qu’ils nous racontent leur croisière, nous découvrons les araignées locales, suspendues entre deux troncs. Et elles sont énormes !! Nous espérons vivement ne pas en croiser de plus près !

Aîe aïe aïe…

L’après-midi nous décidons de traverser la rivière Nam Khan pour faire une balade sur l’autre rive où, paraît-il, il est possible d’observer l’artisanat local au fil des villages traversés. Pour cela nous empruntons un des deux ponts en bambous qui permettent d’enjamber le fleuve ! Bien qu’un peu bringuebalants, ils supporteront notre poids.

Le fameux pont !
Petit selfie au passage !

Comme à notre habitude, nous nous retrouvons à marcher en plein soleil au milieu de l’après-midi… Je ne sais pas vraiment comment nous nous y prenons mais c’est une tendance pénible qui nous suit… !

Bref, il fait chaud.

La balade reste cependant agréable. Nous sommes seuls sur la route et nous avançons à notre rythme découvrant en même temps la banlieue de la ville.

Les feuilles de papier fraîchement trempées sèchent au soleil.

Nous retrouvons quelques kilomètres plus loin nos amis canadiens qui avaient à priori planifié la même après-midi que nous ! C’est donc en leur compagnie que nous poursuivons notre route. Nous découvrons ainsi plusieurs ateliers ouverts sur la rue de textiles (sacs, écharpes, étoffes…) et de fabrication de papier. Nous restons un moment bouche-bée devant la rapidité et la dextérité des femmes qui tissent sur de vieux métiers à tisser !

Julie craque d’ailleurs pour un petit sac à main et quelques feuilles de papier épais.

Tandis que les écheveaux de soie prennent la teinture.

Une fois le pont de bambous retraversé dans l’autre sens, nous sommes rejoints par le reste du groupe afin de décider des plans de demain : souhaitant tous nous rendre à la Kuang Si Small Waterfall (cascades paradisiaques) à une trentaine de kilomètres de Luang Prabang, nous hésitons entre louer des scooters ou des vélos. Après de nombreuses hésitations (prix, effort physique…), et le reste du groupe étant de nature plutôt sportive, nous optons pour les vélos.

Nous arpentons alors la ville à la recherche d’un loueur qui ne nous demandera pas notre passeport en caution. Au vu des nombreuses arnaques lues sur internet, nous ne souhaitons pas laisser notre précieux sésame dans la nature…

Nous trouvons ainsi un loueur sympathique qui, une fois nos plans et notre volonté de louer des vélos « basique » exposés, rigole un bon coup. Il nous montre alors le parcours et son dénivelé. Effectivement, nous aurons besoin de VTT avec vitesses…

Mais dans quoi nous sommes nous embarqués ??

30km aller, 30km retour avec à chaque fois 300m de dénivelé (condensés sur deux pics…)… Il faut avouer que, nous qui ne sommes pas des cyclistes convaincus, commençons à prendre peur.

Mais bon, en groupe tout devrait bien se passer et nous serons boostés !

Une fois la réservation effectuée (12 vélos quand même, un vrai tour opérateur !) nous allons diner et nous coucher pour prendre des forces !

Les stands de fruits qui font tant envie !

Troisième jour. Le jour J. Le jour de la souffrance !

Le réveil est cette fois assez matinal afin de profiter des heures fraiches et de la brume pour rouler. Avant de rejoindre les autres, nous nous arrêtons en ville pour observer l’aumône des moines. En effet, tous les matins (vers 6h) les moines arpentent la ville en faisant l’aumône tandis que les habitants assis sur les trottoirs leurs offrent de la nourriture. L’ensemble est assez étrange / intéressant à observer !

Afin de ne pas les troubler nous photographions discrètement…

Nous allons ensuite récupérer les vélos (de beaux VTT !) et nous préparons au départ. Le groupe est motivé et nous sentons que l’ambiance va être bonne !

Ca se prépare !

La première partie de la route se passe bien. La brume ambiante nous rafraichit tandis que nous roulons de bonne allure.

Puis vient le premier pic.

Et là, pardonnez-moi l’expression, j’en chie. J’en chie grave !

N’ayant jamais réellement fait de vélo de randonnée ou de VTT en montagne, je ne suis pas expert dans les vitesses et les allures. Pour moi le vélo se résume à mon abonnement V’Lille et au trajet entre la maison et la gare. Donc bon…

Epaulé et encouragé par les autres, je parviens quand même en haut ! Ouiiiiiii ! Julie quant à elle s’en sort beaucoup mieux ! Malgré de grosses gouttes de sueur qui perlent sur ses tempes, elle parvient au sommet avec plus de souplesse que moi (je ne l’ai pas vraiment mieux vécu qu’Antoine mais il est galant !).

Ca s’essouffle !

La deuxième moitié du parcours est assez similaire. Suite à la montée, une grande descente nous permet de relâcher les muscles puis du plat en longeant le Mékong et de nouveau une put*** de montée de bata*** ! Je finis d’ailleurs les derniers mètres à pied à pousser le vélo, mes genoux étant trop douloureux. J’avais prévenu, je ne suis pas sportif ! Pas vraiment plus sportive Julie avait suivi les conseils de Baptiste et trouvé son rythme ce qui a facilité sa montée !

Du coup arrivant en haut et découvrant que le vélo de Baptiste avait des problèmes en montée et qu’il a préféré descendre et courir à côté en le poussant… je vous laisse imaginer ma tête. C’est décidé, quand je rentre, j’arrête le chocolat !

Haha.

Non je rigole. D’ailleurs nous prenons (tous !) une crêpe au nutella avant d’entrer dans le parc de la cascade pour nous remettre de ces efforts !

La Kuang Si Waterfall est une vraie claque. Il s’agit en réalité d’une grosse cascade principale qui continue ensuite en une succession de petites cascades s’écoulant de bassins turquoise en bassins turquoise. Nous ne savons pas exactement à quoi est dû cette couleur mais le résultat est magnifique. Etant parti tôt de la ville, et ayant mis 2h15 pour arriver, nous avons la chance de profiter de l’endroit avant l’arrivée massive des mini-vans de touristes.

Enfin la récompense !
Welcome to paradise !

Certains bassins sont ouverts à la baignade ! Ni une ni deux nous nous précipitons dans l’eau (très) fraiche. Quel bonheur !!

Une chinoise habillée sur la « berge » fera même une photo avec Antoine en maillot dans l’eau ! Nous devons paraître fous (ou alors il représente le sex-symbol européen !?! )

Frais le paradise…

L’endroit est magique et très bien entretenu. N’ayant pas assez monté dans la journée, nous grimpons en haut de la cascade principale. La vue n’est pas exceptionnelle mais il fait frais et nous sommes encore seuls !

Pause pic-nic à proximité des bassins puis nous redescendons. Nous avons quand même le retour à assurer !

On ne s’en lasse pas…

Le retour est finalement plus facile que l’aller. La route est toujours longue et le soleil tape mais la bonne ambiance et la motivation de rentrer permet de pédaler efficacement !

La fin d’après-midi est plutôt calme et nous permet de reposer nos mollets endoloris. Nous nous étions invité dans la piscine de l’auberge des canadiens mais après un rapide plongeon, le patron est venu nous demander de partir… dommage !

Une bonne journée et une grande fierté d’avoir réalisé ce challenge !

Demain le groupe se divisera : nous montons dans le nord, ainsi que Célia et Baptiste, et Valérie et Théophile, tandis que les autres partiront vers le sud. Nous nous donnons rendez-vous dans quelques jours à Thakhek pour sa fameuse boucle en scooter !

Au retour la vue est dégagée sur les maraîchers !

Ayant lu sur internet que le bus nous emmenant à Nong Khiaw partait de la gare du sud, nous nous donnons rendez-vous là-bas avec les autres pour prendre le bus de 11h.

Fier de nos exploits sportifs de la veille et souhaitant économiser un tuk-tuk, nous partons à pied de l’auberge pour rejoindre la gare de bus, à environ 3km de là. Il fait déjà chaud et nos sacs sont lourds mais nous y arrivons assez rapidement.

Sauf que voilà.

Pas de bus de 11h.

Le guichet nous indique qu’il y a qu’un bus par jour et qu’il est à 9h. Donc il y a une heure… Nous sommes un peu sceptiques et tentons d’en savoir plus. Il faut savoir que les laotiens ne sont pas bavards avec nous et que nous devons généralement arracher les infos dont nous avons besoin… Ce que nous finissons ici par avoir : il y a bien un bus à 11h et un à 12h mais ils partent de la gare du nord ! A 5.5km d’ici !

Dépités, nous rejoignons Théophile et Valérie qui arrivent et sautons dans un tuk-tuk pour la gare du nord. Celui-ci n’est pas rapide et nous arnaque de 10 000 kips mais nous arrivons à temps pour le bus de 11h.

Qui est plein.

Et celui de 12h est en réalité à 14h. Ou 13h30. Ou 13h. Enfin ça dépend. De quoi ? Nous supposons de l’humeur du chauffeur…

Nous nous asseyons donc sur les bancs et commençons une partie de tarot pour passer le temps. Rapidement tout un tas de laotiens nous entoure pour nous regarder jouer !! Aucun ne connait ce jeu mais tous sont curieux !

Ca manque de paris à leur goût !

Notre « déjeuner » est composé de riz blanc, omelette et galette de poisson à l’aneth : nous n’avons en effet pas trouvé grand-chose de mangeable à proximité… Les laotiens sont audacieux (beaucoup d’abats et de choses bizarres) mais nous peu téméraires…

Le bus part finalement à 13h30.

En route vers Nong Khiaw !

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