De Houei Xai à Luang Prabang : à la rencontre du Mékong

Avant de continuer nos aventures au Laos, un petit bilan technique de notre passage en Thaïlande :
– 18 jours passés sur le territoire Thaïlandais
– 6 hébergements (de la guesthouse pourrie à l’hôtel de luxe!)
– 1 métro, 2 taxis, 4 tuk-tuks, 2 trains, 3 bus, 1 pick-up, 2 minivans, 6 sangthews, 1 bac, 2 vélos et nos pieds !

Maintenant retournons là où nous étions arrêtés.

Arrivés à l’embarcadère des fameux « slowboats », nous découvrons les embarcations sur lesquelles nous devons embarquer et la masse de touristes qui doit faire de même… Nous sommes alors un peu surpris et dépités… Ce n’est en effet pas ce à quoi nous nous attendions.

Si si ça flotte !

Nos tickets comportant des places attribuées, nous nous enfonçons dans le bateau pour trouver nos sièges. Ayant les places 120 et 121 nous nous dirigeons donc naturellement vers l’arrière.

Seulement voilà.

La numérotation des places s’arrête à 96.

Alors qu’un bouchon commence à se créer et que tout le monde se pose la même question que nous, on nous indique que finalement les numéros ne comptent pas et qu’il faut s’assoir n’importe où ! Etant engouffrés à l’arrière du bateau, nous ne pouvons plus retourner vers l’avant et devons donc nous assoir à proximité. Nous trouvons deux sièges libres côte à côte et attendons le départ.

Les quelques minutes qui suivent sont chaotiques… Le bateau étant clairement en surbooking, les passagers ne cessent d’affluer alors que les places manquent cruellement. Peu importe, les « guides » continuent de les entasser à bord, certains se retrouvant debout près du moteur… Pour 7h de navigation, ça risque d’être long !

Le monde arrive… heureusement les sièges sont à peu près confortables !

11h30. Le bateau part enfin. C’est parti pour deux jours de navigation (7h et 9h) sur le mythique Mékong !

Cette première journée est en réalité assez négative. Nous sommes coincés entre plusieurs groupes de touristes anglophones qui ont décidé de passer leur journée à boire de la bière et parler fort… Notre voisine (rangées de 3 sièges) s’étale sans scrupules et piaille non-stop.

Nous sommes ainsi assez surpris et dépité de cette première vision du Laos… Nous qui imaginions quitter le tourisme de masse thaïlandais et découvrir un pays plus authentique nous nous retrouvons avec un bateau rempli de kékés internationaux qui auraient (à notre humble avis) plus leur place sur les îles du sud de la Thaïlande que ici. Nous prenons peur pour la suite en espérant que nos chemins se sépareront vite.

Le Mékong, à l’apparence paisible, cache de puissants courants !

Pour contrebalancer cette première vraie déception du voyage, nous découvrons des paysages magnifiques ! Le fleuve sinue entre un relief marqué sur lesquel pousse une végétation dense. Nous sommes sous le charme (enfin surtout moi, Julie ayant du mal à faire abstraction des crétins d’à côté…).

Les “slowboats”, embarcations typiques du Mékong, de voyage ou de fret.
Par endroit des troupeaux de buffles viennent s’abreuver.

Cette première navigation passe finalement assez rapidement et nous arrivons à Pakbeng un peu avant la nuit. Ayant eu peur du monde présent, nous avions préféré réservé la veille un hébergement sur internet ce qui nous permet d’échapper rapidement à la masse touristique et aux rabatteurs.

Le propriétaire de la guesthouse nous attend en haut des marches et nous conduit en pick-up jusqu’à sa maison (200 mètres plus loin…).

Pakbeng n’offre aucun intérêt. Il s’agit d’un point d’étape pour les croisières entre la frontière et Luang Prabang (ou une excursion de 2 jours depuis Luang Prabang) et se compose essentiellement d’une seule rue bordée de part et d’autres par diverses guesthouses et restaurants.

Nous posons nos sacs dans la chambre, bien sommaire après notre super hôtel de Chiang Kong, et sortons diner. Nous sommes alors accueillis avec un grand sourire (et en français !) dans un petit restaurant local où nous goutons pour la première fois à la nourriture laotienne.

Et nous nous régalons !

… et ça s’avéra vrai !

A la table voisine, deux anglais de notre âge pestent contre la population à bord du bateau et la conduite de leurs compatriotes… Nous en profitons pour engager la conversation qui se terminera en grandes envolées politiques et débats sur le brexit ! Soirée très sympa, ce qui fait du bien après cette journée !

Le long du fleuve les enfants regardent les bateaux passer en se baignant !

Pour ce deuxième jour de navigation nous décidons d’arriver aux aurores à l’embarcadère afin de choper des places à l’avant du bateau et loin des kékés. Le bateau est prévu à 9h, nous y sommes donc à 7h30 en ayant pris soin d’acheter deux sandwichs et un paquet de chips.

Nous ne sommes à priori pas les seuls à avoir eu cette idée mais profitons quand même de notre légère avance pour s’assoir où bon nous semble. Et tant mieux !

Cette journée sera quant à elle un vrai bonheur ! Les kékés (oui oui ce surnom reste…) sont loin de nous et cuvent leur gueule de bois à l’arrière du bateau tandis que nous faisons la connaissance d’une famille de franco-canadiens assise derrière nous ainsi que quelques français.

La Dream Team !

Allant par la suite passer pas mal de temps avec eux, nous allons prendre le temps ici de les présenter !

  • Jean-Philippe, Sandy, Océane et Milla : la famille de franco-canadiens. Deux parents qui voyagent avec leurs filles (15 et 14 ans mais dans les faits nous sommes surpris de leur maturité… nous leur donnions facilement la vingtaine !) depuis 6 mois et installés au Québec ;
  • Valérie et Théophile : couple français de Belfort voyageant depuis 6 mois et arrivant d’Amérique du Sud ;
  • Antonin : étudiant voyageant dans la région après un stage de 5 mois à Bangkok ;
  • Marion : Suisse voyageant seule depuis quelques mois.

Les 9h de navigation passent ainsi calmement, entre discussions, blagues, siestes, récits de voyages, anecdotes et observation des paysages toujours aussi beaux !

A de nombreuses reprises le bateau s’arrête dans un coin paumé où des enfants accourent accueillir la personne qui en descend, fortement chargée de produits de la ville (car en plus de nombreux touristes, quelques laotiens sont entassés à l’arrière et profite de cette navigation comme un bus).

Des paysages vallonnés et montagneux.

L’arrivée à Luang Prabang étant à une dizaine de kilomètres de la ville nous décidons avec nos nouveaux amis de marcher plutôt que de payer beaucoup trop cher (prix annoncé : 20 000 Kips par personne) les nombreux tuk-tuk stationnés au débarcadère, quitte à en trouver un moins cher un peu plus loin.

A peine engagés sur la route / piste en direction de la ville, un tuk-tuk s’arrête, prêt à négocier. Ca n’aura pas été bien long ! Ne sachant pas encore bien faire, nous laissons les canadiens s’en occuper. Nous assistons alors à une véritable leçon de négociation ! Océane (15 ans) prend les commandes avec sa mère (Sandy) et nous descend le prix à 9 000 kips par personne ! Nous sommes bluffés…

Etant trop nombreux et trop chargés, nous nous séparons dans deux véhicules qui nous déposent quelques minutes plus tard en centre-ville.

Nous voilà à Luang Prabang !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.