Nous arrivons à Ubon Ratchathani 1h30 après avoir passé la frontière. Le mini-van qui nous y emmène est plutôt classe et le chauffeur affiche un grand sourire quand nous lui annonçons que nous sommes français. Car qui dit français dit… Champions du Monde de foot ! Et ça, ça parle à tous.
Quelques minutes après avoir pris la route nous sommes frappés par la qualité des routes thaïlandaises… Pas de trous, pas de nids de poule… ! Nous ne sommes pas secoués et ça fait du bien. La comparaison avec les routes laotiennes est sans appel ! On tomberait presque dans le cliché…
Le mini-van nous dépose ainsi à la gare de bus d’Ubon, à 8kms du centre-ville. Il est 19h et les canadiens s’empressent de demander les horaires de bus pour Bangkok. Nous avions lu dans le routard qu’il y en avait jusqu’à 21h30 donc espérons avoir le temps de manger un dernier pad’thaï tous ensemble. Sauf que non ! Tous les bus sont complets sauf celui de 19h30… Nous nous disons donc à bientôt et laissons nos amis rejoindre le Mexique.
Ça y est la bande est dissoute et c’est plutôt étrange. Un mois à voyager avec des inconnus avec qui au final, loin de chez toi, tu partages quasiment tout c’est plutôt étonnant ! Nous nous retrouvons donc juste tous les deux pour la suite. Rendez-vous au Québec !
Suite qui commence par devoir rejoindre le centre-ville pour trouver un endroit où dormir. Malheureusement, nos adieux déchirants nous ont fait louper le dernier sangthaew/bus pour le centre. Le taxi étant à priori trop cher nous décidons de tenter notre chance avec le stop. Nous avançons donc le long de la grande artère principale en tendant le bras et en affichant nos plus beaux sourires afin de convaincre un gentil conducteur de s’arrêter.
Ce qui ne fonctionne finalement pas du tout.
Au bout de 25 minutes, et étant déjà bien fatigués, nous nous résignons à prendre un taxi passant par là.
Celui-ci nous dépose près du night-market, autour duquel nous avions repéré quelques guesthouses sur internet (enfin quelques… deux pour être précis). La première étant un peu décrépite nous optons pour la seconde où la propriétaire, une vieille femme dynamique, vient nous ouvrir les portes et nous montrer notre chambre.
Une fois nos affaires déposées nous retournons au night-market histoire de manger un bout. Durant toute notre soirée nous ne croisons que 5 touristes, dont 3 sont également dans notre guesthouse ! On se croirait presque expats.
Après une bonne nuit de sommeil nous trouvons des gaufres au marché du coin pour le petit-déjeuner et partons à la recherche d’un petit réchaud à gaz ou d’une petite plaque électrique légère et pas chère. L’installation des canadiens nous a convaincus et nous espérons pouvoir nous équiper nous aussi dans cette grosse ville.
Nous arpentons ainsi les rues et les magasins pendant près de deux heures… A chaque fois que nous montrons la photo d’un « camping-gaz » les thaïlandais se moquent gentiment de nous en nous répondant que ça n’existe pas ici… (par contre tous parlent anglais et c’est quand même vachement bien pour communiquer !). Déçus nous rentrons à l’hôtel.
Quelques mètres avant nous essayons une dernière fois auprès d’une dame dans une sorte de grand bazar ouvert sur la rue. Même réponse que précédemment mais 30 secondes après elle nous rattrape dans la rue pour nous montrer sa trouvaille. Elle dispose en effet de petites plaques à gaz transportables ! Cela n’a pas l’aspect du réchaud mais à part ça c’est la même chose ! Ravis nous prenons les mesures et rentrons à la guesthouse faire de la place dans le sac d’Antoine.
Et effectivement nous arrivons à faire de la place. Julie récupère quelques affaires supplémentaires, Antoine réorganise et un espace se libère. Seulement voilà. En y repensant, le prix annoncé est un peu cher… Grand dilemme !
Antoine, poussé par sa philosophie du « si on tombe dessus deux fois, c’est que l’univers veut qu’on l’achète », décide d’attendre de retomber dessus plus tard.
Nous prenons donc nos affaires et allons attraper un sangthaew pour la gare de bus où nous devons prendre un bus pour Surin dans l’après-midi.
Arrivés en avance (exprès), nous en profitons pour aller visiter un temple remarquable non-loin. Bien doré (avec le Laos nous avions oublié à quoi ressemblaient les temples thaïs… !) ce temple est étonnant !
Sur le chemin du retour nous nous arrêtons dans un supermarché Big C afin de trouver de quoi déjeuner. Le lieu est gigantesque ! On se croirait dans un Super U ou Leclerc en banlieue d’une grosse ville et ça nous change des petits 7-Eleven disséminés en centre-ville.
Coup du sort, nous retombons sur la même plaque à gaz que vu ce matin en ville ! Et pour 100bht de moins (du coup 400 au lieu de 500). Quelques minutes plus tard nous ressortons donc de là avec une plaque, une casserole, une poêle et deux salades de crudités ! Pressés par le temps, nous achèterons les quelques consommables nécessaires (éponge, produit vaisselle, huile…) plus tard.
15h30 nous sautons dans le bus et partons pour Surin !
Au comptoir on avait essayé de nous vendre le bus VIP pour le double du prix. Refusant poliment, nous avons réussi à obtenir des billets pour un « regular » bus à un prix tout à fait convenable. Et une fois à bord nous n’avons pas vu la différence ! Les sièges sont confortables, il y a la clim… bref le trajet se passe bien. La seule différence doit être que le VIP est direct alors que celui-là fait de nombreux arrêts sur la route et dessert tous les villages. En même temps nous avons été habitués avec le Laos !
Nous arrivons à Surin vers 19h30. Et c’est là que les choses commencent à se compliquer. Nous marchons un moment pour rejoindre deux hôtels trouvés sur internet pour voir à quoi ils ressemblent. Ce sont en réalité des bâtiments aseptisés, type Campanile mais plus chic et trop chers pour nous…
Nous retournons alors en centre-ville pour jeter un œil sur ceux conseillés par le Routard. Nous tombons alors sur des hôtels d’une autre époque ou le moisi sur les murs doit faire partie de la déco générale… Et en ayant repéré d’autres un peu plus loin (beaucoup plus loin !) nous décidons d’aller voir. Il est 20h30, nos sacs sont lourds et on commence à fatiguer un peu. Nous ne sommes clairement pas dans une ville à touristes et on le ressent vite !
Premier hôtel, complet. Deuxième hôtel hors de prix. Dernier espoir, un panneau lumineux jaune indique en thaï ce qui semble être un hôtel dans une petite ruelle. Et là joie ! Il reste de la place, à des prix abordables, avec de grandes chambres climatisées ! Les proprios ne parlent pas un mot d’anglais mais ce n’est pas bien grave, quelques sourires et nous sommes installés.
Un rapide tour au marché d’à côté nous permet d’acheter deux salades à on ne sait pas trop quoi (sorte de knacki chelous…) pour notre diner et hop au lit !
Le lendemain nous avons prévu de passer la journée à Surin pour nous renseigner sur les différentes choses à voir dans la région, s’il est possible de louer un scooter quelques jours, etc. Un rapide saut à l’office du tourisme nous donne ainsi une adresse de location. Quand nous leur expliquons notre programme ils nous regardent tous avec de grands yeux ! Déjà qu’il n’y a pas de touristes ici, mais alors encore moins qui veulent faire une boucle à scooter à la recherche des ruines khmers !
Nous louons le scooter en milieu d’après-midi et nous dirigeons tout de suite vers un premier site de ruines à environ 40kms de là. La route n’offre aucun intérêt, nous sommes sur une sorte de nationale / autoroute sur laquelle nous sommes obligés de rester sur le bas-côté. Il fait vraiment chaud et nous réalisons que dans les prochains jours il faudra rouler à la fraiche…
Finalement, les ruines ! Le site n’est pas bien grand mais la lumière est belle et l’absence de touristes nous permet d’en profiter calmement.
Au retour nous optons pour un itinéraire plus long mais à travers la campagne !
Petit arrêt sur la route du retour dans un autre supermarché afin de compléter les quelques produits qui nous manquent. Nous tombons alors sur un rayon de bouffe pour expats… Aïe aïe Aïe… Tout fait envie : fromages, chocolat, danettes… ! Chose amusante, la marque française la plus représentée est « Casino » ! Nous craquons sur de la purée… (vraiment pas chère).
Nous résistons tant bien que mal, achetons un paquet de pâtes et de la sauce au curry et rentrons à l’hôtel tester notre nouveau jouet.
Dimanche 24 février, nous attaquons notre troisième périple à scooter ! Après avoir baragouiné quelques mots avec les proprios pour nous faire comprendre et laisser nos sacs quelques jours, nous enfourchons notre bécane et partons sur les routes. Nous nous sommes levés tôt et profitons ainsi d’une température… modérée.
Après 2h30 de route nous arrivons au premier des deux temples à visiter aujourd’hui.
En découvrant le site nous sommes envoutés ! C’est notre vraie première fois au milieu de ruines khmers en si bon état de conservation… Le site est grand, nous sommes seuls, et nous nous baladons avec de grands yeux au milieu de galeries, antichambres, cours…
Une fois le site arpenté dans tous les sens nous nous arrêtons un instant pour déjeuner. Au menu, les restes de la veille : salade de pâtes, tomates, œuf dur et sauce soja ! Nous repartons ensuite pour un deuxième temple non loin de là. Pour le coup Julie prend le guidon et décide de conduire !
Même première impression pour ce deuxième temple que pour le premier… C’est beau !!
Bien que cette fois-ci beaucoup de touristes (principalement thaïs) soient présents, le temple, perché en haut d’une colline, joue avec les perspectives, les axes et les volumes pour créer un effet singulier. Le Notre et le château de Versailles n’ont finalement rien inventé !
Encore une fois nous sortons de là avec des étoiles dans les yeux et reprenons la route vers Nang Rong où nous passerons la nuit. Nous y trouvons un hôtel près du night market qui fera très bien l’affaire, y passons quelques temps et sortons diner.
La nuit est agitée. Un groupe de thaïs en déplacement professionnel (représentants ?) occupe les tables devant notre chambre et boivent bruyamment en regardant un match de foot… le propriétaire de l’hôtel étant avec eux nous n’avons pas d’autres options que de mettre nos boules quiès et subir.
Manque de pot supplémentaire, Julie attrape froid à cause de la clim de la chambre…
Le lendemain nous repartons tôt pour Phimai, ville à 90kms de là qui abrite un autre temple remarquable. Nous roulons toujours à travers la campagne et profitons des routes thaïlandaises en bien meilleur état que les laotiennes !
Ce temple est lui aussi impressionnant ! Nous passons ainsi un moment à l’arpenter.
En ressortant de là nous optons pour une petite pause dans un coffee shop de l’autre côté de la rue et dégustons deux boissons bien fraiches. Vu l’heure nous décidons de poursuivre notre route jusqu’à Buriram, plutôt que de passer l’après-midi ici et d’y dormir.
Avant de repartir nous décidons de marcher un peu afin de rejoindre un gigantesque banian à la sortie de la ville. C’est un arbre qui se marcotte, c’est à dire qu’il crée des racines par ses branches.
Roulant en milieu d’après-midi la route pour Buriram est plus chaude…
Nous y arrivons en fin d’après-midi, trouvons un hôtel convenable après plusieurs essais (en fait dans ces villes sans touristes il n’existe quasiment pas de guesthouses ou autres établissements peu chers…) et sortons diner au night market. Nous nous arrêtons ainsi dans un stand de rue où, la carte n’étant pas traduite, nous montrons quelques photos pour nous faire comprendre !
La nuit est ensuite beaucoup plus calme.
Pour ce dernier jour de boucle nous avons prévu de commencer par l’ascension d’un ancien volcan qui surplombe la ville. A son sommet, un bouddha géant veille sur Buriram. L’escalier qui y mène est rude mais étant extrêmement sportifs nous grimpons les marches 3 par 3 (au moins !).
D’en haut la vue est dégagée et le bouddha est effectivement très grand ! Nous découvrons ainsi de haut le circuit automobile et le stade de foot qui font la renommée de la ville.
Avant de reprendre la route vers Surin nous marquons un deuxième arrêt pour visiter un temple contemporain légèrement différent des autres !
Le parc qui l’entoure est peuplé de nombreux paons qui nous présentent leurs roues lors de notre passage. On se croirait presque au jardin de Bagatelle !
La route est ensuite agréable. Le temps étant un peu plus couvert il fait bien moins chaud. Julie reprend le guidon par moment et permet à Antoine de profiter un peu plus du paysage.
Nous arrivons ainsi à Surin en fin de matinée. Après avoir repris une chambre au même hôtel et récupéré nos sacs, nous allons en ville rendre le scooter et déguster une pizza pour fêter la fin de cette belle boucle solitaire. Celle-ci est un peu moins bonne qu’à Vientiane mais fait quand même beaucoup de bien au moral !
L’après-midi est ensuite consacrée à la préparation de l’itinéraire au Cambodge et au repos de Julie qui ne se remet pas de son coup de froid.
Mercredi 27 février. Aujourd’hui nous (re)quittons la Thaïlande et entrons au Cambodge !
Une fois nos derniers baths changés en dollars (monnaie la plus utilisée au Cambodge), nous rejoignons la gare de bus pour monter dans un mini-van qui nous emmène à la frontière.
Nous sommes maintenant en route vers le Cambodge !