Chiang Rai : balade à scooter et curiosités architecturales

Le bus qui nous amène à Chiang Rai est un mastodonte jaune, immense et très haut sur pattes. Assis derrière de grandes baies vitrées nous avons limite le vertige ! Surtout dans les virages quand le bus commence à pencher un peu trop… On va faire confiance au chauffeur !

La route est belle, la plaine centrale laisse peu à peu place aux reliefs couverts de végétation luxuriante. Etant au cœur de la saison sèche, celle-ci souffre quand même du manque d’eau et certaines couleurs automnales commencent à apparaître.

We all live in a yellow big bus…

La gare routière de Chiang Rai étant au cœur de la ville, pas besoin de tuk-tuk cette fois-ci. Nous rejoignons directement notre auberge à pied. Celle-ci est assez sobre, accueillante, avec plusieurs chambres organisées autour d’un patio central. Cette apparente tranquillité ne durera pas.

Nous profitons de l’après-midi pour flâner en ville. Contrairement à Chiang Mai, Chiang Rai semble beaucoup moins touristique (pas de chinois en vue !) et plus… ancrée dans son jus. Seule une rue regroupe les principaux bars et loueurs de scooters.

Nous découvrons ainsi la kitchissime Clock Tower, qui vaut le détour.

Y a pas à dire… ça claque.

Au grès de notre balade, nous tombons sur le Flower Festival, et ce qui semble être la cérémonie d’ouverture ou de clôture (ou de rien du tout et c’est juste la fête…). Tandis qu’un grand parc est recouvert de fleurs et de compositions florales, la principale artère est fermée aux voitures et des fanfares, danseurs, danseuses et chars paradent en musique. Nous ne réalisons que tardivement qu’il s’agit en parallèle d’un évènement gay friendly et que la moitié des danseuses sont en réalité… des danseurs ! En même temps le grand drapeau arc-en-ciel qui leur sert de tapis rouge aurait dû nous mettre la puce à l’oreille.

Nous profitons du food-court installé à l’occasion pour diner tranquillement.

La première nuit (et la deuxième) seront bruyantes… Les cloisons étant fines comme du papier à cigarette, nous entendons toutes les conversations de la chambre voisine, ainsi que les deux anglais confortablement installés dans le patio avec leurs escorts (en réalité nous n’en savons rien mais ça en à tout l’air…). Ambiance.

THE Flower Festival

La ville n’offrant que peu de points d’intérêts, nous décidons le lendemain matin de louer des scooters pour partir vers le sud visiter le White Temple et se perdre ensuite dans la campagne et les cascades.

Refusant gentiment l’aide d’un américain installé ici qui connait, paraît-il, les meilleurs loueurs de la ville et les coins à ne pas louper, nous nous rendons chez un loueur réputé sérieux sur Internet. Par chance il lui reste deux scooters de 125cm3 (un premier loueur nous avait refusé car tout était déjà loué…) qui feront notre bonheur. Julie et moi en partageons un tandis qu’Armand pilotera solo. Nous enfourchons nos bécanes et nous partons à l’aventure. Aventure qui commencera par un premier stop à l’auberge afin de récupérer des habits à manches longues, à la fois plus sécuritaires et contre le froid de la vitesse.

Nous avions éventuellement prévu de visiter le nord de la ville et les plantations de thé mais le loueur a préféré nous dissuader vu les nombreuses petites routes sinueuses de montagne que nous aurions dû affronter… Il n’avait déjà pas l’air rassuré lors du test d’Armand et Antoine de leurs montures et a demandé plusieurs fois si on en avait déjà conduit… Finalement tout se passera bien et les réflexes de conduite sont vite revenus !

Les Hells Angels de Chiang Rai
On a quand même trop la classe ! (et non nous ne sommes pas perdus…)

Le White Temple est situé à quelques kilomètres au sud de la ville. Véritable délire d’artiste, dédié à la pureté du bouddhisme face aux vices de notre monde, cette grosse meringue blanche est LE point d’attraction de la région.

Pour y aller, environ 15 minutes de route. Nous ne roulons pas très vite mais remarquons que globalement les thaïs non plus. Tous les scooters roulent sur les bandes d’arrêt d’urgence et les véhicules qui nous doublent prennent une grosse marge de sécurité. On sent qu’ils ont l’habitude et que le partage de la voie est ici plutôt acquis !

Une fois arrivés, nous retrouvons avec bonheur nos cars de touristes chinois ! Ouf… ils nous avaient manqué.

Notre visite du temple est du coup assez rapide mais nous permet d’en profiter quand même. A l’intérieur, de grandes fresques racontent la vie de Bouddha tandis que d’autres mélangent des héros de la pop culture tels que Superman, Mickael Jackson ou les tortues ninjas. Les tours du World Trade Center en train d’exploser sont également peintes en grand ! On ne comprend pas tout mais ça a au moins le privilège de rompre avec tout ce qu’on a vu jusqu’à présent ! Malheureusement aucune photo n’est autorisée à l’intérieur…

Quand on vous dit qu’il y a du monde…

Une fois ressortis, nous préférons tourner le dos aux cars et partons donc plein ouest dans la campagne. Un plan fourni par le loueur nous indique une cascade à quelques kilomètres, nous allons essayer de la trouver.

Ce road-trip s’avère une vraie réussite ! Les routes sont belles, nous sommes quasi-seuls, nous trouvons un petit restaurant perdu pour le déjeuner… Bref tout va bien !

Petit aparté : lors de notre commande, nous demandons au serveur/patron deux cocas. Celui-ci acquiesce, monte dans sa voiture et disparaît… pour revenir finalement 5 minutes plus tard avec deux sacs remplis de cocas et de pepsi ! Il a dû aller faire le plein un peu plus bas sur la route ! Si on avait su, nous aurions demandé de l’eau…

Un bon repas et le deux cocas en question

Nous réussissons facilement à trouver la cascade. Après avoir garé les scooters à 1,4km de là, nous marchons dans la forêt/jungle (sur des sentiers bien dégagés et balisés !) jusqu’à la chute d’eau. La plus grande de la région ! 70 mètres !

Un groupe d’ados thaïs en profite d’ailleurs pour se baigner au pied. Pour nous, la fraicheur du lieu nous suffit… !

70 mètres de haut ! Un bon gros plongeon !

L’après-midi étant encore longue, nous décidons de rejoindre une deuxième cascade, à une grosse heure de là. Sur la route, nous nous arrêtons au Singha Park, sorte d’immense zone aménagée autour d’un lac pour la détente du week-end. Tyrolienne, restaurants, barques… tout y est ! De vastes prairies tondues et des plantations de thé trop bien entretenues participent également à l’atmosphère pastiche du lieu. Nous ne nous attardons pas.

Le Singha Park, ou la Nature Artificielle

La balade est de nouveau agréable tandis que le soleil descend peu à peu, créant des lumières et des jeux d’ombres magnifiques.

Mais toujours pas de cascade.

Nous roulons, roulons, roulons… les montées sont de plus en plus raides et le soleil de plus en plus bas… Finalement, après 1h30 de route, nous arrivons à la dite cascade, perdue à l’arrière d’un village (très) reculé. Nous y grimpons rapidement, prenons quelques photos et reprenons vite nos scooters pour ne pas conduire de nuit.

Seuls dans la campagne

La route du retour se passe sans soucis. Encore une fois, nous traversons des paysages à couper le souffle. Antoine et Armand découvrent d’ailleurs comment poussent les ananas (il y en a pleins dans la région !). Nous aimerions avoir une tente et la planter au bord du chemin !

Et oui ! Les ananas poussent comme ça !

Quelques kilomètres avant Chiang Rai, nous nous arrêtons devant un Bouddha géant, dont la particularité est d’être une femme ! En réalité, nous apprendrons plus tard qu’il s’agit de la déesse de la compassion et non de Bouddha…

Arrivé sur le parking, une tripotée d’enfants installe des guirlandes et décorations (nous supposons que c’est pour une fête le lendemain). Puis… tout le monde s’arrête de bouger.

Le temps est figé. Un petit garçon lance un regard noir à Julie qui continue de marcher sans s’être rendu compte de l’importance de la chose.

Il est 18h et l’hymne national retentit dans les haut-parleurs ! Et comme à chaque fois, le peuple Thaï s’arrête et écoute. Au début… ça surprend !

Ici on aime ce qui est grand.

Nous rentrons par la suite sans difficultés à Chiang Rai et rendons les scooters.

Le soir, direction le night market où nous dégustons une sorte de fondue shabu-shabu.

On est bien bien bien bien bien…!

Pour notre deuxième jour à Chiang Rai nous commençons par le centre-ville : marché de jour (où nous achetons des bouteilles de sauce locale qu’Armand ramènera en France), temples, et bazars divers.

Puis nous sautons dans un bus local (bien local…) pour rejoindre la « Black House » au nord de la ville. Difficile de vraiment décrire le lieu… Il s’agit d’un domaine sur lequel un artiste a construit de nombreuses maisons en teck noir qu’il a ensuite meublé avec des meubles en bois et en corne…

Oui dit comme ça c’est un peu incompréhensible mais sur place aussi !

Comme il est l’heure du déjeuner le site est vide. Heureusement que nous avons choisi cet horaire ! En partant nous croisons une dizaines de mini-vans à la queue-leuleu se garant sur le parking…

Ça sent l’Asie !

Nous remontons dans le bus opposé et descendons au niveau du « Blue Temple » qui a la particularité d’être… bleu. L’endroit est amusant !

Pour rentrer en ville nous choisissons de marcher plutôt que de prendre le bus ce qui nous permet de visiter deux autres temples de moindre importance mais tout aussi beaux.

Deux dragons majestueux gardent l’entrée du sanctuaire.

Pour sa dernière soirée, Armand veut manger un Pad Thaï. Nous repérons une adresse dans le Routard et nous mettons en route.

Arrivés sur place, nous découvrons une petite cantine ou la patronne nous indique une table en nous disant « you can buffet ». Nous comprenons l’intention en voyant le buffet qui s’étend derrière nous !

Malheureusement, pas de Pad Thaï… mais d’autres plats divers (et pas forcément identifiés) délicieux et (très) épicés !

Au moment de la fermeture, vers 19h, une flopée de gens viennent s’installer dans le restaurant, accueillis pour certains en grandes pompes par la patronne… ! Au moment de payer, nous apprenons que ce soir était en réalité une soirée « spéciale » ! On se demande alors si nous n’avons pas mangé le buffet des invités…

Après un billard dans un des seuls bars sans escorts girls, nous rentrons nous coucher.

“Bon alors… tu tires ou tu pointes ?”

Armand a son avion pour Bangkok à 13h30. Il doit donc prendre la navette pour l’aéroport à 11h30. Nous en profiterons pour prendre un bus pour Chiang Kong, prochaine étape de notre périple.

Ce qui, après avoir bouclé nos sacs et laissé quelques trucs à Armand pour retour en France, nous laisse une bonne heure pour aller… déguster un Pad Thaï ! Celui-ci nous servira de petit-déjeuner.

Nous optons pour un petit resto à proximité de l’auberge. Tout sourire, la cuisinière nous offrira deux quarts de pastèque pour accompagner notre repas !

Quand l’endroit est calme, notre auberge est agréable !

11h30. Armand monte dans son bus. Nos deux semaines de voyage en commun touchent à leur fin. Ca va faire vide ! Mais c’est également le début de l’aventure à deux qui commence !

12h, notre bus pour Chiang Kong part.

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