Chiang Mai : le tourisme roi

Les 6h de bus qui séparent Sukhothai de Chiang Mai sont passées relativement vite. Confortablement assis (à peu près), nous regardons les paysages défiler, alternant entre siestes, musique et lecture du Routard. Deux touristes chinois sont endormis quelques rangées derrière nous et ronflent à faire trembler les sièges… !

Arrivés à la gare routière, à quelques kilomètres du centre-ville, nous sommes accostés par de nombreux chauffeurs de tuk-tuk un peu trop insistants à notre goût… Ayant lu qu’il était possible de prendre un bus local, nous nous lançons à sa recherche.

Recherche qui dura (relativement) longtemps. Et n’aboutira finalement pas.

Les panneaux de bus n’étant pas traduits dans notre alphabet et les cartes / plans étant d’une composition assez approximative, nous optons finalement pour un Songthaew, sorte de pick-up rouge taxi/bus collectif qui nous amène dans le centre (à défaut de nous emmener exactement à notre hôtel puisque nous avons oublié de noter son nom, un passage par un wifi est alors obligatoire…).

L’hôtel est accueillant. Rien de bien spécial mais des chambres propres. Seuls quelques touristes chinois (encore…), ne sachant pas chuchoter, viennent troubler la tranquillité des lieux…

Attente matinale à la gare de bus de Sukhothai.

Notre première soirée est l’occasion d’arpenter la ville à la recherche d’un endroit où manger. Nous visons alors le food-court du Night Bazaar, point central de la vie touristique locale.

Une fois sortis de notre rue calme, nous découvrons une ville fourmillante de touristes ! Partout où nous regardons nous tombons sur un restaurant « european food », sur des baristas présentant « the best coffee in town », sur des boutiques de designers ou des salons de massages thaïs. Ce n’est pas du tout l’ambiance tranquille et agréable dont se souvenait Julie.

Avec Julie nous faisons alors directement le rapprochement avec Cusco, au Pérou, où le tourisme a lissé tout ce qu’il pouvait y avoir de local pour répondre à une vision homogène du voyage. Dommage.

La rue principale qui mène au Night Bazaar est une succession de bars et de salons de massages dans lesquels il est à priori possible de trouver alcool et « professionnelles de la décompression ». Le public de ce genre d’établissement correspond tout à fait au cliché qu’on s’en fait, à savoir européen, soixantaine, grisonnant avec du ventre. Belle image.

Le Night Bazaar porte quant à lui bien son nom. On y trouve de tout ! Souvenirs, vêtements, contrefaçons… Les stands se suivent et se ressemblent, tentant à chaque fois de soutirer le plus de baths possible aux touristes friands de bibelots.

Le food-court est lui aussi touristique. Il va falloir qu’on s’y habitue. Une trentaine de stands proposent des pad-thaïs, du riz, des sushis, de la nourriture indienne, des gyozas… bref tout un tas de trucs qui nous font saliver ! Nous mangeons convenablement pour trop cher et rentrons nous coucher.

Cuisines thaï, indienne et chinoises se côtoient dans nos assiettes ! On a faim !

Premier jour à Chiang Mai.

Après une bonne nuit et un réveil matinal (merci à nos voisins chinois…), nous sortons visiter la ville et ses principaux temples : on y retrouve alors des similitudes avec Bangkok, à savoir du doré, du doré et encore du doré ! Que ce soit les frontons, les bouddhas, les chêdis, les statues… le doré est omniprésent !

Never too much…

N’ayant pas eu le temps de tester les massages thaïs (les vrais !) à Bangkok, nous décidons d’en réserver un ici. Mais vu le nombre d’établissements, lequel choisir ? Sur conseils du Routard et de divers blogs, nous optons pour le « Prison Massages » où ce sont les pensionnaires de la prison pour femme en phase de réhabilitation qui effectuent le massage ! Leur formation étant réputée et le cadre agréable (salon avec de la verdure, en ville et non direct à la prison !), nous réservons un créneau d’une heure en début d’après-midi.

Une fois sur place, l’appréhension de cette expérience laisse peu à peu la place à une certaine excitation. Le cadre est charmant (grande maison en teck noir), les touristes nombreux et les masseuses souriantes. Difficile de croire qu’elles sont en réalité en détention ! Deux gardiennes nous accueillent et nous font passer derrière. Là, pyjama (ou tenue de prisonnier on ne sait plus trop) obligatoire ! On se déshabille dans un vestiaire où nous enfilons une sorte de pyjama rouge trop grand. Ensuite, direction le lavage des pieds, où une première masseuse nous… lave les pieds. Sensations étrange à vrai dire, nous qui n’aimons pas être assistés !

Puis vient le temps du massage. Après quelques quiproquos entre elles, les masseuses nous trouvent finalement des lits. Aucun de nous n’est à côté de l’autre. Le massage en tant que tel est au début plutôt agréable. La masseuse appuie sur les différents points de pression des jambes, des pieds et des bras et nous n’avons qu’à profiter.

Mais ça… c’est le début.

Viens ensuite le coude. SON coude. Sur MON dos. Nous nous découvrons des nœuds et des muscles insoupçonnés mais pas question de montrer qu’on douille. Tout sourire nous répondons « yes yes it’s ok ! ». Ca craque, ça tend, ça détend, ça recraque. Nous sommes manipulés dans tous les sens et avons l’impression d’être une carcasse qu’on attendrit avant la découpe. L’étape finale, le craquage du dos en nous pliant clairement dans le mauvais sens…

Au final l’heure passe assez vite. Les masseuses sont souriantes et malgré les nombreuses douleurs qui subsistent, nous sommes contents de l’expérience. En sortant on nous donne un thé à boire, fluidifiant la circulation du sang paraît-il. Julie ressort avec des douleurs qui mettront quelques jours à passer…

Les photos étant interdites dans ce salon, vous n’en saurez pas plus !

Le reste de la journée est plutôt calme. Quelques temples visités puis une petite pause à l’hôtel.

Pour notre deuxième soirée à Chiang Mai, nous voulons voir un combat de boxe thaï. De nombreux stades à touristes proposent des combats tous les soirs mais après quelques recherches, nous choisissons plutôt un stade à la limite de la ville, hors des quartiers touristiques, où a priori les matchs sont plus intéressants. Refusant de payer trop cher un tuk-tuk, nous marchons une petite heure à travers la ville, nous éloignant de plus en plus des quartiers animés. Jusqu’à arriver devant le fameux stade.

Enfin stade. Entrepôt. Eteint. On demande à des locaux si on ne s’est pas trompé d’adresse mais non non c’est bien là. Sauf qu’a priori, le vendredi soir, il n’y a pas de combat. Ou alors c’est vraiment style fight club et vu le lieu, c’est nous qu’on va boxer…

Nous rebroussons donc chemin et rentrons à l’hôtel en s’arrêtant sur le chemin manger une « véritable french crêpe au nutella » !

Crêpes au nutellaaaaaaaaaaa

Le lendemain c’est cours de cuisine Thaï !

Nous avions bouclé la veille un cours via une ferme en dehors de Chiang Mai. A 8h30 un mini-van vient nous chercher directement à l’hôtel pour nous emmener avec les 7 autres participants dans un gros marché (sorte de Rungis local) pour nous présenter les différents produits phares de la cuisine Thaï. Nous y rencontrons Wass, notre « cook teacher » souriante pour la journée. Avec nous, trois californien, deux néerlandais et deux polonais. Et dans le marché, plusieurs autres groupes de la même école de cuisine… Nous avons peur que ce soit un peu l’usine une fois à la ferme…

Wass nous promène dans le marché de stands en stands, nous présentant au fur et à mesure les différentes sortes de riz (sticky and not sticky), les principales sauces utilisées (soy sauce, fish sauce, oyster sauce) et autres produits locaux. Pendant ce temps les chauffeurs s’occupent de faire les courses pour notre cours.

Le fameux sourire Thaï

Après un court temps libre dans le marché, nous rejoignons la ferme. Alors que nous pensions arriver dans une petite structure, nous découvrons une machine bien rodée avec trois ou quatre « salles de cours ». Un peu surpris au départ, le déroulé de la journée fait disparaître cette première appréhension et nous cuisinons joyeusement. Nous commençons d’ailleurs par un tour de la ferme pour découvrir les différentes plantes et arômes utilisés dans les préparations du jour.

Au programme : pâte de curry (Julie : curry rouge, Armand : curry vert et Antoine : curry jaune), curry, nems thaïlandais, soupe (tom yum ou coco), poulet aux noix de cajou et sticky mango rice (riz gluant avec mangue) !

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Petit à petit nous suivons scrupuleusement les indications de Wass qui nous guide et nous conseille toujours dans la bonne humeur, n’hésitant pas à se moquer gentiment de nous quand nécessaire (Baby soup for Antoine. Not spicy at all !) !

A chaque fois qu’un plat est terminé, nous nous asseyons à table pour le déguster. Et sans vouloir nous jeter des fleurs, c’est quand même trop bon !

Après avoir passé la journée à manger, nous repartons de la ferme vers 16h avec un petit livre de recettes en poche. Il faudra que nous les testions de retour en France ! Avis aux amateurs…

La soirée est ensuite plutôt calme. Petite bière dans le centre puis réservations pour Chiang Rai.

Pour notre dernier jour à Chiang Mai, nous prenons une succession de Songthaew pour rejoindre le Doi Suthep, temple bâti au sommet d’une colline avec vue panoramique sur la ville. Une fois en haut, le flot continu de touristes chinois (encore eux !!!!) nous convainc de ne pas nous attarder et de repartir rapidement vers un temple un peu plus bas.

Le seul moyen d’éviter les touristes, regarder en l’air !

Celui-ci est effectivement beaucoup moins fréquenté (au bord d’une petite rivière où il fait bon tremper ses pieds !) et une jolie balade à travers la forêt nous permet de rejoindre le bas de la montagne et Chiang Mai.

Instant paisible loin du monde

Après un rapide déjeuner en ville (riz et porc ou soupe au poulet), nous décidons de rejoindre le village de Bor Sang, à plusieurs kilomètres de Chiang Mai, réputé pour ses ombrelles. S’y tient d’ailleurs ce week-end le festival des ombrelles !

Un Songthaew nous y conduit pour 300 bht et nous découvrons un village à rue unique, bordé de stands de nourriture et de boutiques, affichants fièrement de nombreuses ombrelles de toutes tailles et couleurs. Nous ne sommes pas nombreux en ville mais vu les installations qui se préparent, la fête aura lieu ce soir.

Peinture sur ombrelle !

Pour rentrer, nous rencontrons un couple de français qui nous indique le Songthaew à prendre, qui nous coutera cette fois 15 bht par personne ! On réalise ainsi qu’on s’est bien fait arnaquer à l’aller… Tant pis ! En réalité le fonctionnement de ces bus/taxi n’est pas très clair. Certains fonctionnent comme des bus collectifs, suivant un itinéraire bien précis, tandis que d’autres se contentent de t’amener là où tu veux en te faisant payer plein pot. On le saura pour la prochaine fois !

Le soir, nous allons au Saturday Night Market, véritable attraction du samedi, aussi bien pour les touristes que pour les locaux. Résultat, la rue est archi-bondée ! Nous sommes alors obligés de suivre le rythme de la foule. Antoine fait même la comparaison avec la fête de lumières de Lyon… Mais ici ce n’est qu’une rue ! De nouveau, bibelots, vêtements et stands de street-food se suivent et se ressemblent.

Ici le tourisme est roi.

Hé oui ! Malgré les 30°C, on reste en janvier !

Dernier matin, nous craquons sur un vrai petit-déjeuner de touristes à proximité de l’hôtel avant de prendre notre bus de 11h pour Chiang Rai. Omelette, bacon et tartines, dans un joli mini jardin au bord d’une petite piscine qui donne envie, nous sommes rayonnants !

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