Le delta du Mékong : de l’eau, du riz, des fruits et des sourires

Une fois à terre nous marchons rapidement vers la gare routière de Ha Tien dans l’espoir de trouver un bus pour Chau Doc. Sur la route, quelques gouttes de pluie nous tombent dessus et nous accélérons pour ne pas nous prendre de grosse saucée. Nous arrivons à la gare tout juste, quelques secondes plus tard des trombes d’eau s’abattent sur la ville ! Nous avons rarement vu de pluie aussi forte (même en habitant à Lille !).

Et hop on en profite pour laver les bus !

Les discussions pour trouver un bus sont compliquées. Peu de personnes parlent anglais et on nous explique qu’à cette heure-ci (il est 15h) il n’y a plus de bus. Nous commençons à perdre espoir. Heureusement une jeune femme tenant un des boui-bouis de la gare nous rattrape et nous rassure en nous vendant un bus à 18h ! Nous nous asseyons donc à sa terrasse (couverte) et attendons patiemment.

A 18h un mini-van vient nous chercher pour nous amener au vrai bus qui part du centre-ville. Il s’agit d’un sleeping-bus (comprendre bus couchette, comme ceux du Laos… !) dans lequel nous sommes relégués aux dernières couchettes du fond en hauteur. Alors que le bus est vide ! Nous essayons tant bien que mal de nous installer plus vers l’avant et en bas mais sans succès. Le chauffeur nous aboie dessus pour nous faire reculer…

Nous comprenons cependant rapidement pourquoi nous nous sommes vu attribuer ces places. Le bus s’arrête tous les 1,5km pour faire monter quelqu’un… En tout, nous devons faire une trentaine d’arrêt… Résultat, le trajet passe lentement ! Mais bon. Nous arrivons finalement à notre destination vers 21h, sautons dans un taxi pour l’hôtel que nous avions réservé (un peu trop loin pour y aller à pied) et ressortons dîner dans un des stands de rue non loin de là.

Au menu (imposé) : soupe de poisson et de fleurs ! Celle-ci est très bonne et nous sommes accueillis tout sourire par la cuisto et son fils. Nous reprenons plaisir à manger !

Dernières places en haut au fond… que du bonheur.

Le lendemain, après une grande hésitation, nous décidons de louer des vélos plutôt que des scooters pour aller explorer la campagne alentour. Il s’agit de deux beaux VTT, aux selles très inconfortables mais avec des vitesses et des amortisseurs !

En mode compet’ !

La région étant quadrillée de canaux, nous les longeons tranquillement, traversant des villages et des rizières. Partout, enfants et adultes nous saluent d’un grand sourire et d’un « Hello ! » vigoureux ! Nous sommes sous le charme… c’est donc ça la gentillesse du delta dont nous avions entendu parler ?

Quand on partait sur les chemins, quand on partait de bon matin… à bicycleeeeeeette

Nous arrivons rapidement au pied de la montagne Samui où nous garons nos vélos. L’ascension est trop raide pour nos mollets ! Bien que tout le monde choisisse d’y grimper en moto-taxi, nous décidons plutôt d’y aller à pied. 50 minutes de grimpette en plein soleil à 12h… nous connaissons bien !

Bon. En vrai il fait chaud. Trèèèès chaud. Nous suons à grosses gouttes (oui c’est charmant) mais arrivons en haut entiers ! Un rapide coup d’œil à la vue et hop, un coca bien frais !

Le plat-pays

A la descente nous nous arrêtons dans un temple à influence chinoise pour visiter. C’est la première fois du voyage que nous croisons cette architecture. C’est étonnant mais il va falloir s’y habituer !

On ne peut pas nier l’influence chinoise !

Une fois en bas nous nous arrêtons déjeuner dans un petit resto local où, une fois avoir bien discuté avec les mains, la patronne nous amène deux Com Tam Op La. Il s’agit d’une spécialité vietnamienne à base de brisure de riz, de côte de porc, de crudités et d’un œuf au plat (« Op La », vous saisissez ?).

C’est délicieux !

Notre premier Com Tam !

Nous pédalons ensuite le reste de la journée tranquillement au milieu des rizières. Les couleurs sont magnifiques, pleines de nuances !

Ca ressemble un peu au ch’nord non ?

Bien que nos fessiers nous fassent beaucoup souffrir, nous sommes contents d’avoir choisi l’option vélo qui nous permet de plus flâner et admirer le paysage.

Voûte d’eucalyptus

Puis soirée tranquille et gros dodo !

La nuit ayant été bonne, nous décidons de poursuivre notre exploration du delta en prenant le bus de 10h pour Cai Be. Il s’agit encore une fois d’un « sleeping bus » avec couchettes… A croire qu’ils n’ont que ça au Vietnam !

Heureusement nous arrivons à avoir des places en bas proche de l’avant. Au moins ça bougera moins que quand nous étions en haut !

Toutes les habitations sont sur pilotis pour vivre avec le fleuve

Le trajet se passe bien tandis que nous regardons les paysages défiler par la fenêtre. La route suit un des bras principaux du Mékong et nous sommes même obligés de prendre un bac pour le traverser ! Oui oui, avec notre gros bus !

Pour l’anecdote, Julie a profité de l’attente avant de monter sur le bateau pour aller faire pipi au boui-boui d’en face et c’est pile à ce moment-là que le bus a redémarré… ! Elle a dû courir derrière pour remonter tandis qu’Antoine expliquait au chauffeur qu’il fallait attendre ! Les témoins de la scène ont bien ri… et nous aussi une fois confortablement réinstallés !

Ca y est Julie nous a rattrapés, on peut embarquer !

Nous arrivons à Cai Be quelques heures plus tard. Enfin Cai Be… une gigantesque aire de repos à 8kms de Cai Be. Le bus continuant sa route directement vers Hô-Chi-Minh nous descendons là et tentons tant bien que mal de savoir comment se rendre en centre-ville. Personne ne parle anglais ! Nous devons finalement appeler l’hôtel pour que celui-ci nous envoie deux moto-taxis… Heureusement le patron est sympa et comprend rapidement la situation. Ça ne doit pas être la première fois que ça lui arrive !

On notera que les casques féminins ont une encoche pour le chignon. Pratique.

Arrivés à l’hôtel, nous posons nos sacs et repartons tout de suite avec le scooter qui nous a été préparé (il s’agit en réalité de l’hôtel dans lequel nous dormirons dans deux jours quand la mère d’Antoine nous aura rejoints). Nous suivons quelques instants la sœur du propriétaire qui, gentiment, nous montre le chemin jusqu’au bac qui traverse un des bras du Mékong vers Vinh Long, notre destination pour la nuit.

Une fois à l’embarcadère, nous demandons quelques informations complémentaires à un jeune Vietnamien qui parle quelques mots d’anglais puis nous embarquons.

Euh… Ca flotte ça ?

La traversée est très agréable ! Les lumières de fin de journée mettent en valeur les paysages et nous sommes bercés par la navigation. Le navire semble se disloquer à chaque vague et nous nous demandons comment il fait pour lutter contre le courant mais bon… il tient bon !

A priori oui !

Une fois débarqués, le même jeune homme nous propose de le suivre jusqu’au prochain embarcadère pour nous montrer la route. Sympa ! Ayant débarqué sur une île, une deuxième traversée nous attend !

Nous le suivons donc en nous laissant porter par l’ambiance locale.

Notre gentil guide nous ouvre la voie

Le deuxième bac est un gros ferry ! Pour y monter, il faut d’abord payer puis attendre que les grilles ouvrent. Nous sommes ainsi plusieurs dizaines de scooters à patienter.

Ca y est ! Les grilles sont ouvertes.

Démarrages en trombe, faufilages, virages serrés… Nous réussissons par la grâce de Bouddha à monter dans le bateau sans encombre !

Puis de nouveau débarquement et après quelques kilomètres nous arrivons devant un hôtel repéré le matin même sur internet. Ils ont de la place, nous y passerons donc la nuit.

Nous posons les affaires et ressortons nous balader en ville. Nous avons la nette impression d’être arrivés au beau milieu d’une fourmilière géante !

Nous sommes les seuls européens

Nous nous baladons un peu, admirons les étals de fruits et légumes et trouvons un petit resto pour dîner (où c’est à toi de faire tes propres rouleaux de printemps !) avant de rentrer se coucher !

On t’apporte les ingrédients et hop à toi de jouer

Le lendemain nous reprenons la route de bonne heure pour aller nous perdre dans la campagne. Nous quittons donc la route principale et enchaînons les petits chemins de traverse. L’endroit est magique ! Cocotiers, rizières, canaux, végétation riche et dense, les vietnamiens qui nous sourient… bref, nous étions sous le charme nous sommes maintenant conquis !

Vélo et chapeau pointu : une mamie locale

Nous expérimentons également une de nos premières vraies frayeurs du voyage ! Alors que nous roulons tout doucement sur une piste de 40cm de large longeant une route en chantier le long d’un fossé (1,50m de profondeur), le scooter glisse ! Antoine réagit au quart de tour et réussi grâce à une racine dans le sol, à empêcher la chute pendant que Julie parvient (à grands coups de bleus sur les cuisses) à se dégager et nous relevons le scooter prudemment avant de souffler un bon coup ! Plus de peur que de mal mais nous terminons cette portion de route chacun de notre côté pour ne pas reproduire l’expérience !

Antoine n’est pas vraiment à l’aise…

Nous arrivons à Ben Tre en fin d’après-midi, trouvons une sorte d’ « auberge-chez-l’habitant » pour la nuit (bien qu’elle ne paye pas de mine au premier abord, nos hôtes sont adorables) et allons dîner en ville.

Vendredi 29 mars. La mère d’Antoine arrive ce matin à Ho Chi Minh Ville (HCMV) et prend ensuite un bus pour Cai Be où nous devons nous retrouver en fin de matinée.

Nous réenfourchons donc notre beau scooter jaune-la-poste et reprenons la route. Avant de foncer vers Cai Be nous nous arrêtons dans une fabrique artisanale de bonbons à la noix de coco. C’est étonnant ! Les artisans ne parlent pas anglais nous n’avons aucune explication mais beaucoup de sourires…

Nous nous arrêtons un peu plus loin sur la route pour en acheter une boîte ! Puis une nouvelle fois pour acheter un sac en osier d’un modèle très répandu ici sur lequel Julie louche depuis plusieurs jours. 0,75cts d’euro. Une affaire !

Euh… c’est ça les bonbons ?

Nous arrivons à Cai Be vers 11h pour découvrir un message de Nathalie qui annonce qu’elle a 2h30 de retard. Nous aurions pu rouler moins vite !

En arrivant à l’hôtel, les patrons regardent le nouvel achat de Julie avec une touche de scepticisme dans les yeux… Nous apprenons alors que ce type de panier est un « chicken bag » ! Un sac pour transporter les poules achetées au marché !! Nous rigolons un grand coup tous ensemble mais Julie s’en moque et remonte ranger son beau panier dans ses affaires puis nous ressortons trouver un endroit ou déjeuner.

Et nous avons du mal ! Tout semble fermé ! Ce n’est pas la première fois au Vietnam que nous avons du mal à trouver un endroit pour déjeuner et cela nous surprend car c’est le premier pays d’Asie où nous rencontrons cette difficulté… ! Nous trouvons finalement un boui-boui qui sert des soupes de bœuf. Ouf !

Rentrés à l’hôtel Antoine a un message de sa mère qui annonce être arrivée mais pas au bon endroit. Le bus l’a en effet lâchée devant un karaoké du même nom que l’hôtel à quelques kilomètres de là ! Pris d’un élan asiatique, Antoine enfourche le scooter et va chercher sa mère et sa valise en deux roues.

Antoine va se reconvertir en moto-taxi

Après des retrouvailles sympathiques, l’après-midi est plutôt calme. Nous faisons juste un petit tour en fin de journée le long du canal pour se dégourdir les jambes et admirer une ancienne villa coloniale.

Nous cherchons encore l’agent immobilier…

Pour la première vraie journée de Nathalie nous faisons fort. Lever à 5h30 pour départ en bateau visiter le marché flottant de Cai Be à 6h ! Ouch !

Malheureusement ledit marché flottant n’est pas à la hauteur de nos attentes. Il s’agit en réalité d’un marché de gros mais seulement quelques bateaux jouent encore le jeu. La balade, organisée par nos hôtes, comprend également une dégustation de fruits, la visite de ruches, la visite d’une fabrique de bonbons à la noix de coco et un petit « concert » de musique traditionnelle. Le tout est amusant plus qu’enrichissant mais nous nous laissons porter.

L’église veille sur le fleuve

Après une petite sieste en début d’après-midi (nous n’allions quand même pas nous lever si tôt et ne pas faire de sieste… !) nous louons des vélos et partons nous balader dans la campagne en réempruntant le traversier de l’autre jour.

Bananiers, cocotiers, manguiers… nous sommes vraiment dans le verger du Vietnam !

Les lumières sont belles et les paysages envoûtants !

Alors non, ce n’est pas un pyjama. Enfin…

Sur le chemin du retour nous nous arrêtons dîner dans un restaurant « local » conseillé par l’hôtel. Quelle déception ! Bien que le cadre soit amusant (juché sur pilotis sur un petit bassin/lac), le personnel est totalement incompétent, ne parle pas un mot d’anglais et ne fait aucun effort de compréhension… ! Finalement après une légère embrouille sur le rapport quantité / prix nous nous en sortons avec une addition corrigée et rentrons nous coucher.

Dimanche 31 mars. Prochaine étape du voyage : Can Tho !

Nous sommes obligés de reprendre des moto-taxis pour nous rendre à la gare de bus. Les pilotes conduisent très bien mais nous ne pouvons nous empêcher de frissonner lorsqu’ils s’engagent sur la 4 voies pleine balle.

A la queue leu leu

Après 2h de sleeping-bus (encore et toujours !) nous arrivons à Can Tho et rejoignons l’hôtel en taxi avant de sortir découvrir la ville.

Alors que nous pensions tomber sur une petite ville du delta, nous découvrons la 4ème ville du Vietnam ! Celle-ci est agréable et nous déambulons au gré de nos envies.

Nous nous rapprochons de la Chine, la porcelaine se fait plus courante

Après avoir réservé auprès d’une petite-bonne-femme-pilote-de-bateau un tour au marché flottant pour le lendemain matin, nous allons visiter un temple bouddhiste non loin. Celui-ci est étonnant, havre de paix cloîtré au milieu d’une ville elle aussi fourmillante.

Le temple accueille gratuitement une vingtaine d’étudiants qui n’ont pas les moyens de payer un logement en plus de leurs études.

Nous sympathisons avec le moine responsable du lieu et nous faisons inviter à boire le thé avec lui dans sa maison ! Nous profitons ainsi de ce moment précieux pour discuter de tout et de rien pendant un moment avant de rentrer tranquillement par les quais jusqu’à notre hôtel.

Un moine baroudeur et jovial qui nous accueille avec le sourire

5h. Lever aux aurores ! Nous rejoignons le quai grâce à des vélos prêtés par l’hôtel et partons découvrir le marché flottant de Can Tho en espérant que celui-ci sera plus convaincant que le précédent.

Et il l’est.

Nous découvrons une multitude de bateau-épicerie-maraîchers à travers lesquels les locaux et les touristes slaloment joyeusement. L’endroit est extrêmement photogénique et Antoine mitraille à tout va avec son appareil !

Il y a du monde sur l’eau !
A la rame ou au moteur, tout le monde y fait ses courses

Après ce joli tour en bateau nous rentrons à l’hôtel attraper nos affaires et montons dans le mini-van qui nous amène à la gare de bus pour HCMV, couramment appelée encore aujourd’hui Saïgon !

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