Pékin – Irkoustk : c’est parti !

Mardi 2 juillet. Aujourd’hui commence notre périple pour rentrer. Ne souhaitant pas prendre l’avion et voulant étirer au plus possible ce beau voyage, nous choisissons donc le train… bon faut avouer que ça nous fait quand même un peu peur ! L’idée de passer plusieurs jours enfermés dans un compartiment avec des russes nous inquiète un peu mais nous verrons bien !

Nous nous réveillons à 5h, attrapons un Didi (sorte de Uber local) à 5h30 et arrivons en avance à la gare pour notre train de 6h30 ! Il faut dire qu’à cette heure-ci la circulation dans Pékin n’est pas encore trop encombrée.

Déjà à 6h la gare est pleine !

Nous montons dans notre premier train, un TGV, qui mettra quand même 8h30 pour rejoindre Harbin… ! Et le trajet ne passe pas vite… La clim est beaucoup trop froide, les gens trop bruyants… bref nous commençons à paniquer et à nous demander dans quoi nous nous sommes embarqués !? C’est l’aventure ! Avec un peu de chance ce sera légèrement différent en Russie !

Notre premier déjeuner-instantanné d’une loooongue série !

Nous arrivons à Harbin vers 15h. Et nous découvrons une gare pas franchement accueillante… ! Alors certes, celle-ci a été complètement refaite il y a peu et niveau architecture c’est classe, mais alors niveau services… Premièrement nous sommes obligés de sortir de la gare pour rerentrer pour notre train suivant. Et qui dit rentrer dans une gare, dit… contrôles de sécurité ! Là nous tombons sur un petit-chef avide de pouvoir et cherchant un sens à sa vie qui, ayant repéré le couteau suisse de Julie aux rayons X (au fond de son gros sac alors que  nous avons beaucoup plus accessibles des ciseaux et autres objets contondants…) nous fait ouvrir tout son gros sac à dos… ! Après quelques négociations et échanges irrités, nous parvenons quand même à le garder.

Une fois dans la gare, nous réalisons qu’il n’y a aucune boutique. Zéro. Nada. Antoine est alors obligé de ressortir encore une fois (pendant que Julie garde les sacs) pour aller trouver en ville un endroit où acheter des soupes instantanées pour ce soir. Julie qui attend sagement assise contre un mur entourée des nombreux sacs se voit dans l’obligation de se lever et de chercher une vraie place dans les rangées de siège car un autre petit-chef n’accepte pas que l’on soit assis le long de ce mur… Décidément ils ont une autorité débordante ici !

Bref. Au bout d’un moment nous pouvons accéder à notre train. Il s’agit d’un train couchette qui va nous permettre de rejoindre Manzhouli, à la frontière russe, en seulement… 14h !

Ce train a un petit côté “Poudlard Express” non ?

Nous partageons notre compartiment avec une mère et son fils, gentils et silencieux ! Nous y dormons même à peu près convenablement !

Smiiiiile ! (bon sauf le fils…)

Arrivés à Manzhouli à 8h, nous devons maintenant rejoindre la frontière, à 8km de là. Il s’agit d’un poste frontière qu’il n’est pas possible de passer à pied… il faut forcément être véhiculé ! Nous avions lu sur un blog qu’il fallait alors se rendre à la gare de bus où de là un car te fait passer la frontière et te dépose à la gare de Zabaïkalsk, de l’autre côté. Nous nous mettons donc en quête de ce fameux bus, pour finalement apprendre qu’il ne se prend pas ici mais à la gare routière !

Après quelques galères linguistiques, nous trouvons un taxi pour nous y déposer et montons dans le bus de 9h direction la frontière ! Pour l’instant tout ne se déroule pas trop mal !

Nous sommes avec 4 russes venus acheter des trucs en Chine qu’ils revendront en Russie. L’un d’eux est une professeur d’anglais et, après avoir un peu discuté avec elle, nous comprenons rapidement pourquoi les russes parlent si mal anglais !

Euh… le bus pour la frontière c’est ici ?

Le passage de frontière est quant à lui… éprouvant. Nous y arrivons à 9h12 et à partir de ce moment-là commence une loooooongue attente. Première étape, la sortie de Chine. Là les démarches sont assez rapides (bien que Antoine reste coincé au guichet 15 minutes car ils n’arrivent pas à lire son nom ni à le rentrer dans l’ordinateur… « very long name ») et nous obtenons nos tampons de sortie plutôt facilement.

Puis, deuxième étape, l’entrée en Russie… Et là c’est plus compliqué. Déjà pour atteindre les guichets nous devons attendre une plombe dans le bus. Mais bon, nous ne sommes pas le seul bus et les autres sont beaucoup plus remplis que nous.

Une fois au guichet, il faut attendre 20 minutes que la guichetière arrête de contempler nos visas et de jouer avec ses ongles pour qu’elle daigne s’occuper de nous.

Puis, une fois les tampons obtenus (hourra !), nous devons passer par les contrôles ! Dans une grande pièce avec quelques tables, trois douaniers s’affairent à ouvrir TOUS les sacs de tout le monde et de vérifier chaque petite chose… Nous prenons rapidement peur, non pas que nous ayons des choses à cacher, mais parce que nos sac sont en mode « tetris » et que si nous les ouvrons nous ne sommes pas sûr de réussir à les refermer ! Alors que nous ne sommes pas les premiers dans la queue, un douanier nous demande d’avancer, nous demande juste si nous sommes touristes et si nous avons des médicaments (ce que nous lui montrons en souriant) et… c’est tout ! Il nous laisse passer sans aucun contrôle plus poussé ! Youpi !!

Au même moment nous réalisons qu’il y a une heure de décalage horaire entre la Chine et la Russie et que du coup notre train n’est plus que dans 2h. Nous sommes laaaaarges ! Sauf que.

Sauf que les autres du bus, eux, n’ont pas eu la même chance que nous et doivent tout déballer devant les douaniers ! Ce qui prend énormément de temps… A tel point que nous commençons un peu à paniquer. Nous allons donc voir le chauffeur pour lui demander si nous pourrons être à temps à la gare mais celui-ci rigole gentiment et nous dit qu’ici il faut compter 3-4h minimum ! Aie aie aie…

Nous rencontrons alors par hasard une jeune femme russe dans la même situation que nous, parlant bien anglais, que nous décidons de suivre dans sa course ! Contre quelques roubles elle parvint à tous nous faire changer de bus (car normalement tu restes dans ton bus de départ) et à sortir du poste frontière. Mais bon… il ne reste que 20 minutes avant le départ de notre train donc nous perdons un peu espoir… Sauf que.

Sauf que à peine sortis de la zone frontalière, le bus s’arrête et nous sautons dans un « taxi » (avec une voiture qui date de… euh…). Consigne : « as fast as you can ». Résultat : démarrage au quart de tour, puis « raccourcis » pleine balle à travers champs ! « First time in Russia ? Welkome ! Hahahahaha ».

Nous arrivons pile à temps pour le départ de notre train ! Ouf !! Nous remercions chaleureusement la jeune femme qui nous a guidé jusque-là et qui, de plus, a tout payé pour nous qui n’avons pas encore pu retirer de roubles… !

Par contre c’est un peu dommage mais cette course folle ne nous a pas permis de visiter Zabaïkalsk alors que le contraste avec la Chine est d’ores et déjà saisissant ! Adieu les grands immeubles, les grandes avenues et le bling-bling et bienvenue aux maisons en bois, aux routes de terres et aux villages perdus.

Cette fois-ci nous partageons notre compartiment avec Valentina, une russe d’une soixantaine d’année totalement asthmatique, et Vitaly, un russe d’une quarantaine d’année sympathique. Aucun d’eux ne parle anglais mais au bout d’un moment Google Translate déliera les langues !

Nous voilà donc partis pour 29h de train jusqu’à Irkoutsk ! Les paysages que nous traversons sont magnifiques. Il s’agit de grandes steppes désertes où l’on s’imagine facilement galoper ! De temps en temps nous croisons un village en bois semblant sortir d’une autre époque… !

Des steppes à perte de vue !

Passé les premières excitations d’être en Russie, nous commençons à nous mettre au rythme du train. Il ne faut surtout pas se presser de faire quelque chose car le temps est long et il faut prendre son temps ! Lire, broder, discuter, regarder, dormir… telles sont alors nos principales activités.

La vie tranquille à bord du train !

Vers 17h30, un repas nous est servi. C’est tôt mais comme nous n’avons pas eu le temps de déjeuner, nous n’avons mangé aujourd’hui qu’une saucisse entourée de pâte feuilletée achetée à la dame-chariot du train… Par précaution nous demandons végétarien et dégustons un riz aux légumes pas trop mal.

Ce couloir n’est pas long pour marcher…

Les arrêts entre Zabaïkalsk et Irkoutsk sont nombreux et certains ont le mérite d’être plus longs que d’autres (ça va de 2 minutes à 56 minutes) et nous permettent ainsi de descendre nous dégourdir les jambes et retirer des roubles au distributeur.

Nous nous couchons vers 23h et dormons finalement pas trop mal jusqu’à 7h30 ! Julie est sur la couchette du bas tandis qu’Antoine sur celle du haut. Malheureusement la clim est assez forte ce qui commence à le rendre un peu malade…

Le lendemain matin les steppes ont laissé la place à des forêts de pins ! La journée ne passe ni rapidement, ni lentement. Juste elle passe. Au rythme des roues sur les rails. Nous passons un moment à regarder les paysages, mangeons de la purée instantanée achetée sur le quai pour le déjeuner, faisons une petite sieste…

1950’s ? 1970’s ?

Jusqu’à ce que nous découvrions le lac Baïkal ! Il est là !! Notre train longe en effet ses berges pendant quelques heures nous permettant d’admirer son scintillement au soleil ! C’est assez impressionnant de se dire que nous y sommes !

Puis ça y est ! Nous arrivons à Irkoutsk à 18h30. Déjà un tiers du trajet réalisé ! Mais comme nous avons changé de trains 3 fois nous n’avons pas eu vraiment le temps de nous ennuyer. Nous appréhendons beaucoup plus le trajet vers Moscou !

Nous saluons nos colocataires, attrapons nos gros sacs à dos sous les banquettes et descendons du train. C’est parti pour 4 jours dans les forêts de Sibérie !

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